Etienne Bonnot de Condillac (1715 − 1780)

 

 

Né à Grenoble dans une famille de juristes récemment anoblie, il était le frère cadet de Jean Bonnot de Mably, grand prévôt de Lyon, et du célèbre écrivain politique l'abbé de Mably. Il entra dans les ordres en 1740 et devint abbé de Mureau. Pour les deux frères philosophes, la fonction d'abbé n'était qu'un titre. Ayant renoncé au sacerdoce, Condillac se consacra à la réflexion et la philosophie et mena une vie mondaine.

 

Arrivé à Paris, il fréquenta le salon de Madame de Tencin et rencontra Denis Diderot et Jean-Jacques Rousseau, avec lesquels il se lia d’amitié. Rousseau avait été précepteur dans la famille de son frère aîné, Monsieur de Mably, à Lyon. Grâce à sa prudence et à sa retenue, les relations de Condillac avec les Philosophes ne nuirent pas à sa carrière.

 

Il étudia les métaphysiciens modernes, surtout Locke ; publia, à partir de 1746, plusieurs ouvrages de métaphysique aussi remarquables par la nouveauté des idées que par la clarté du style, qui attirèrent l'attention sur sa doctrine, le sensualisme.

Il fut envoyé en 1757 à Parme pendant 9 ans pour éduquer l’infant Don Ferdinand, alors âgé de 7 ans. Il revint se fixer en France après avoir consciencieusement rempli sa tâche ; fut admis à l'Académie française en 1768, et reçut en 1777 du gouvernement de Pologne l'honorable mission de rédiger une Logique classique pour la jeunesse du pays.

 

En 1749, il fut élu à l’Académie de Berlin. En 1768, il revint d’Italie et se retira de la vie mondaine, refusant d’éduquer les trois fils du Dauphin, et partit vivre à Flux, une petite propriété qu’il avait achetée près de Beaugency, où il mourut le 3 août 1780.