Pierre Samuel du Pont de Nemours (1739 - 1817)
Pierre Samuel du Pont de Nemours, né le 14 septembre 1739 à Paris et mort le 7 août 1817 à Eleutherian Mills (Delaware, États-Unis), était un entrepreneur et économiste d'origine française et un diplomate américain. Huguenot, il est à l'origine d'une des plus riche et grande famille américaine. En 1766, Du Pont de Nemours épousa Charlotte Marie Louise le Dée de Rencourt qui devait lui donner deux fils. Il s'attacha à François Quesnay, duquel il réédita plusieurs textes, dans la la Physiocratie (1768). Il remplaça officiellement l'abbé Nicolas Baudeau à la tête des Éphémérides du citoyen en 1769.
Il se lia avec Turgot, qui l'appela près de lui pendant qu'il était Contrôleur général des finances, partagea sa disgrâce, puis fut rappelé aux affaires par Vergennes, et fut un des rédacteurs du Traité de Versailles de 1783, qui mit fin à la guerre d'indépendance des États-Unis d'Amérique.
C'est à cette occasion qu'il fit la connaissance de Thomas Jefferson qui devait l'aider lors de son installation aux États-Unis. En remerciement de son action, le roi Louis XVI lui accorda une patente de noblesse, exceptionnelle puisqu’il était protestant, et l'autorisa à accoler de Nemours à son nom d'origine du Pont.
Député en 1789 aux États généraux par le bailliage de Nemours, il fut d'abord partisan de la Révolution française, et servit en 1790 comme président de l’Assemblée nationale constituante. Il vota les réformes les plus importantes mais encourut la colère du peuple pour avoir combattu la création des assignats et s'être montré fidèle à Louis XVI.
Lui et son fils Éleuthère furent de ceux qui défendirent physiquement Louis XVI et Marie Antoinette d’une foule assiégeant le palais des Tuileries à Paris pendant l’insurrection du 10 août 1792. Il fut condamné à la guillotine lors de la Terreur mais son exécution n'ayant pas encore eu lieu lorsque Robespierre tomba le 9 Thermidor, il fut épargné. Il épousa Françoise Robin le 5 Vendémiaire an IV (27 septembre 1795). Sous le Directoire, il fut membre du Conseil des Cinq-Cents.
Après que sa maison fut pillée en l’an V (1797) pendant les événements du 18 Fructidor, lui et sa famille émigrent aux États-Unis en l’an VII (1799). Ils arrivent au Rhode Island le 1er janvier 1800.
Pierre du Pont de Nemours développa aux États-Unis des liens forts avec l’industrie et le gouvernement, en particulier avec Thomas Jefferson. En 1802, il s’engagea dans la diplomatie entre la France et les États-Unis sous Napoléon Bonaparte, alors Premier Consul : il fut à l’origine de l’achat de la Louisiane par les États-Unis en 1803, négociant pour les États-Unis un compromis destiné à éviter des conflits entre les populations françaises et américaines sur place, alors que les réfugiés français de Saint-Domingue en Amérique commencent à affluer, mais, surtout, à redonner à Napoléon les moyens de reconstruire une flotte et de contrer l'Angleterre en Europe. En 1814 il fut nommé secrétaire du gouvernement provisoire. Ayant été favorable au bannissement de Napoléon à l'île d'Elbe en 1814, il repart à nouveau aux États-Unis pendant les Cent-Jours, lors du rétablissement de Napoléon.
Dupont de Nemours a laissé une grande quantité d'ouvrages sur l'économie, la politique, la physiologie, l'histoire naturelle, la physique générale.
Outre la Physiocratie, il y a :
la Philosophie du bonheur, où il fonde la morale sur une seule loi, aimer ;
de curieux Mémoires sur les animaux, où il prête aux brutes un langage ;
une traduction en vers du Roland furieux ;
d'intéressants mémoires sur Turgot.
Il rédigea quelque temps le Journal d'agriculture. Il avait été nommé membre de l'Institut de France dès sa fondation.
Son fils, Éleuthère Irénée, fonda une fabrique de poudre qui allait devenir l’une des plus grandes entreprises au monde, la E. I. du Pont de Nemours and Company.
Un second fils, Victor-Marie Dupont (Victor Marie du Pont) (1767 - 1827), mena une carrière diplomatique et fut, entre autres, nommé consul de France aux États-Unis.