Antoine François Fourcroy (1755 – 1809)

 


Portrait de Fourcroy, d'après François-Séraphin Delpech (1778-1825)

 

Fils d'un apothicaire de la maison du duc d'Orléans, il fait des études de médecine auprès de l'anatomiste Félix Vicq d'Azir (1748-1794) et, malgré de grandes difficultés dues à sa pauvreté, obtient en 1780 son titre de docteur.

Il est remarqué par le chimiste Jean-Baptiste Bucquet (1746-1780), professeur de chimie à la faculté de médecine de Paris, lequel le choisit, en 1784, pour succéder à Pierre Joseph Macquer (1718-1784) comme lecteur de chimie au Jardin du roi. Ses cours lui valent une grande renommée.

En 1783, il devient membre de la Société d'Agriculture et collabore à l'Encyclopédie méthodique. En 1787, il devient associé chimiste à l'Académie des sciences et membre de la Société linnéenne de Paris.

Avec Berthollet, il est l'un des premiers à se convertir aux vues d'Antoine Lavoisier dont il aide à publier les écrits, notamment la Méthode rationnelle de nomenclature. Bien que son nom apparaisse dans de nombreux écrits de chimie, de physiologie et de pathologie, seul ou comme coauteur, il est plutôt un enseignant et un administrateur qu'un véritable chercheur.

En 1789, favorable aux idées révolutionnaires, il participe à la rédaction des cahiers du tiers état, et, en 1791, publie un périodique : La médecine éclairée par les Sciences physiques. En novembre, il est élu adjoint au secrétaire perpétuel de l'Académie des sciences, Nicolas de Condorcet, et devient directeur de la Société de médecine, puis de la Société d'agriculture. En 1792, il refuse la charge de régisseur des Poudres et des Salpêtres et, début 1793, celui d'administrateur du département de Paris.

En 1792, il publie Philosophie chimique, ou Vérités fondamentales de la chimie moderne, disposées dans un nouvel ordre.

Cependant, en 1792, il avait été élu quatrième député suppléant de Paris à la Convention nationale. Le 25 juillet 1793, il remplace Marat, qui a été assassiné le 13 juillet, à la Convention nationale, et il est élu au Comité d'instruction publique. Il soutient le plan d'éducation de Le Peletier et soutient l'épuration des académies de médecine et des sciences. On ira jusqu'à l'accuser d'avoir provoqué la mort de Lavoisier ou, pour le moins, de n'avoir rien fait pour le sauver.

Le 1er septembre 1794, il est élu au Comité de salut public où il siège jusqu'au 3 juin 1795. Il est chargé des Poudres et Salpêtres. Il développe un plan d'éducation et il est à l'origine de la création, fin 1795, de l'Institut national des sciences et arts et de l'École centrale des travaux publics, qui deviendra en 1796, l'École Polytechnique, ainsi que de plusieurs écoles de médecine. C'est dans le laboratoire de Fourcroy que Bernard Courtois fait ses premières armes.

En novembre 1795, il est élu par la Sarthe au Conseil des Anciens, où il siège jusqu'en mai 1797. Après le 18 brumaire, il devient directeur général de l'Instruction publique et siège au Conseil d'État. Secrétaire d'État, il se rend notamment en Vendée et rédige un compte-rendu sur la situation de la région en janvier 1801, peu après la paix provisoire conclue par Napoléon Bonaparte.

En 1801, il publie Système des connaissances chimiques et de leurs applications aux phénomènes de la nature et de l'art.

En 1808, il est écarté de la grande maîtrise de l'Université impériale par Louis de Fontanes.

Fourcroy a été très actif dans l'organisation de l'instruction publique et a pris une grande part dans l'établissement de programmes scientifiques pour les écoles primaires et secondaires.

Élevé au titre de comte d'Empire en avril 1808, il meurt d'apoplexie l'année suivante.

 

Sources

 En savoir plus : http://www.sabix.org/bulletin/b23/fourcroy.html