Jean Jallabert (1712 − 1768)
Il était le fils d'Étienne Jallabert (1658-1724), un pasteur protestant français établi en 1685 à Genève où il était devenu professeur de mathématiques et de philosophie. Suivant les traces de son père, Jean Jallabert se consacra d'abord au service religieux, pour se tourner ensuite vers les sciences, sous l'influence des mathématiciens Gabriel Cramer (1704-1752) et Jean-Louis Calandrini (1703-1758). Il fut professeur de physique expérimentale de 1739 à 1744 et conservateur de la bibliothèque publique de Genève de 1740 à 1757 .
Durant sa carrirère scientifique Jallabert s'intéresse particulièrement aux effets thérapeutiques de l'électricité et entretient à ce sujet une correspondance copieuse avec l'abbé Nollet et avec le médecin montpelliérain Boissier de Sauvages. Il est l'un des premiers, un siècle avant Duchenne, à étudier les contractions musculaires sous l'effet de l'électricité et à en déduire les actions physiologiques des muscles sur les segments articulés des membres. La guérison, en 1748 d'un patient de 52 ans ayant un bras paralysé à l'aide d'un générateur d'électricité statique lui assure une certaine célébrité.
Outre ses travaux de recherche sur les effets physiologiques de l'électricité, Il consacra plusieurs études à divers phénomènes naturels (les trombes, les séismes, les éruptions du Vésuve, les seiches du lac Léman), ainsi qu'aux instruments de mesure scientifiques (les baromètres).
Devenu professeur de mathématiques en 1750 et de philosophie en 1752, Jean Jallabert démissionne de ces charges d'enseignement en 1757 pour poursuivre sa carrière politique. Ayant été élu au Conseil des Deux-Cents en 1746, il devient membre du Petit Conseil en 1757, puis est élu syndic de la République de Genève en 1765, une charge qu'il occupera jusqu'à sa mort.