Xavier de Maistre (1763 − 1852)


Gravure de Cyprien Jaquemin

Né dans une famille de l’aristocratie savoisienne, Xavier de Maistre est le frère du philosophe contre-révolutionnaire Joseph de Maistre.

A 18 ans, il embrasse, comme cadet de la famille, la carrière des armes et rejoint le Réal-Navi stationné à Chambéry, puis à Turin où il écrit Voyage autour de ma chambre. Il combat contre les Français jusqu’en 1798 lorsque Charles-Emmanuel IV dissout son armée et se réfugie en Sardaigne. Xavier rejoint son beau-frère à Aoste où il visite le lépreux de la cité, ce qui sera à l’origine de son roman. En 1799, une armée russe commandée par général Souvorov descend en Italie, Xavier s’engage sous ses ordres avec le grade de capitaine. Il participe à la bataille de Novi puis l’armée russe rejoint la Suisse et est défaite à Zurich. Xavier suit Souvarov rappelé en disgrâce en Russie. À Moscou, il quitte l’armée et ouvre un atelier de peinture qui devient à la mode. Ses paysages connaissent un certain succès. En 1802, son frère est nommé envoyé extraordinaire du roi de Sardaigne à Saint-Pétersbourg, mais ce n’est qu’en 1805 qu’il lui rend visite. Xavier est alors nommé directeur de la bibliothèque et du musée de l'Amirauté. En 1810, il rejoint l’armée russe qui se bat dans le Caucase et est grièvement blessé en Géorgie, ce qui lui inspirera Les Prisonniers du Caucase. Il est membre de l’état-major du Tsar pendant la campagne de Russie. Il épouse une demoiselle de la Cour, sœur du chambellan Zagriatski, qui mourra en 1850. Il est nommé général en juin 1813 et fait la campagne de Saxe puis celle de 1815.

À l’occasion de l’édition française de son livre la Jeune Sibérienne en 1825, il fait un long voyage à Paris et en Savoie, lors duquel il découvre qu’il était plus connu qu’il ne le pensait. Le poète Alphonse de Lamartine lui dédie en 1826, Le Retour, une épître en vers qui lui est entièrement consacrée. Il y évoque au passage son lien de parenté avec lui, par sa sœur Césarine, morte en 1824 et qui avait épousé Xavier de Vignet, neveu de Xavier de Maistre. Faisant l’éloge de son parent, il assure que son génie lui vaudra une gloire durable de génération en génération.

« Ils renaîtront pour toi jusqu’à tes derniers jours ;
Que dis-je ? Quand la mort, sous un vert mausolée,
Rendant un peu de terre à ton ombre exilée,
Couvrira de gazon le fils de la vallée,
Des amis ? ta mémoire en gardera toujours :
Ils y viendront pleurer et cette grâce attique,
Et cet accent naïf, tendre, mélancolique,
Qui sans les demander fait ruisseler nos pleurs ;
De leurs jeunes vertus tu nourriras la flamme ;
Et se sentant meilleurs, ils diront : C’est son âme
Qui de ses doux écrits a passé dans nos cœurs ! »
    — Alphonse de Lamartine, Le Retour

Il séjourne à Bissy chez son frère Nicolas puis s’établit à Naples jusqu’en 1838. Il retourne en Russie en 1840 et finit sa vie à Saint-Pétersbourg.