Joseph Privat de Molières (1672 − 1747)

 

 

 

Issu de Charles Privat de Molières et de Martine de Robins de Barantane, Joseph est né d'une famille de l'aristocratie provençale ; deuxième fils de la famille, il reçut une éducation solide auprès de la Congrégation de l'Oratoire, à Aix, Marseille, Arles et Angers. Entre 1698 et 1699, il est placé sous les préceptes de Charles-René Feyneau. Bien qu'il fut pressenti pour reprendre les affaires familiales à la mort de son frère aîné, Joseph choisit de rejoindre l'Ordre en 1699.

Après avoir occupé plusieurs postes à Saumur, Juilly et Soissons, son goût pour la science en général, et pour les mathématiques en particulier, l'amena à Paris où il commença une carrière scientifique dès 1704. Il étudia la physique et les mathématiques avec Malebranche jusqu'en 1715 ; en 1723, il succède à Varignon à la chaire du Collège royal.

Il se rangea du côté des théories de Descartes, en écartant celles de Newton, tout en sachant que ces dernières semblaient plus satisfaisantes. Si Newton reconnaissait la faiblesse de sa théorie de gravitation par le fait qu'elle supposait exact le concept d'action à distance dans le vide, Privat de Molières s'est attelé à modeler le concept des tourbillons de Descartes pour en faire un concept mathématique ; il essaya même d'intégrer la théorie de gravitation à la théorie tourbillonnaire de la matière énoncée par Malebranche. Toutefois, les lois de Kepler, si facilement expliquées par la mécanique newtonienne, restaient complètement inaccessibles avec les tourbillons.

En 1733, Privat de Molières critique les théories newtoniennes en les disant beaucoup trop précises et rigides, et en insistant sur le fait que les phénomènes naturels ne peuvent avoir une telle rigueur géométrique.

Fontenelle, secrétaire perpétuel de l'Académie des Sciences, approuva la position de Privat de Molières. Toutefois, bien qu'il soit arrivé à expliquer les phénomènes électriques et chimiques à l'aide des tourbillons, il dut se résigner à voir les idées de Newton se répandre et constituer une unanimité en France.

Privat de Molières publia des Leçons de mathématiques (1726) ; ses Leçons de physique, contenant les éléments de la physique déterminés par les seules lois des méchaniques (1734-1739) sont composées de quatre volumes et reprennent ses cours au Collège royal. Il publia également une série de Mémoires de l'Académie et quelques articles dans le Journal de Trévoux.

Finalement élu à l'Académie des Sciences en 1721, il deviendra également Fellow de la Royal Society de Londres en 1729.