Le cabinet de Physique de Sigaud de Lafond

 

 

 

Les vases communicants  ( Tome 1 page 305) Planche XIX

Des appareils propres à démontrer les Loix de l'équilibre entre des liqueurs homogènes.

Il y a équilibre entre les colonnes d'une masse homogène liquide, lorsque toutes ces colonnes sont de même hauteur, & elles tendent constamment à atteindre à cette égalité de hauteur, lors même qu'elles sont renfermées dans des vaisseaux communiquans, quelques éloignés qu'ils soient.

Premier Appareil

Sur des planches verticales RS ( Pl.XIX, fig 4, 5 & 6), sont attachés des tubes communiquans de même diamètre Ces tubes ABC (fig.4.) sont parallèles entre eux. L'un AB ( fig.5.) est vertical, et l'autre BC, oblique & incliné à l'horizon. Le troisième AB (fig.6.) est encore vertical, & son communiquant BC affecte différens contours. 
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USAGE de cet Appareil

Toute liqueur versée dans l'un des trois tubes AB, passe & s'élève dans le second BC, & s'y élève jusqu'à qu'elle soit arrivée à la même hauteur perpendiculaire.

Second Appareil 
( Autre appareil des tubes communiquans)

A (Pl.XX, fig.1.) est un grand vaisseau de cristal, ouvert à ses deux extrémités. L'inférieure est cimentée dans une virole de cuivreV, qui se monte à vis sur un pied X, de même métal. A l'une des parties latérales de cette virole est soudé un tube de cuivre BC, ouvert en B, & qui communique avec la capacité du vaisseau A, & conséquemment établit une communication entre ce vaisseau & les différents tubes qu'on peut successivement monter sur la masse de cuivre C, creusée en forme de robinet. D est un robinet intermédiaire destiné à ouvrir, ou à fermer à volonté cette communication. G est une vis qui porte un collet revêtu de cuit gras ; on supprime cette vis lorsqu'on veut évacuer les tubes, & on a soin de fermer alors le robinet D.

EH, HI,KL sont trois tubes ; le premier cylindrique & droit, le second pareillement cylindrique, mais coudé vers le bas, pour qu'il puisse devenir oblique à l'horizon, & le troisième formant différentes inflexions. Chacun de ces tubes porte quatre à cinq lignes de diamètre, & est monté dans une virole de cuivre travaillée comme la vlef d'un robinet & ajustée sur la masse de cuivre C.

 

USAGE de cet Appareil

On monte d'abord sur cet appareil le tube cylindrique & perpendiculaire EF ; on remplit d'eau le vaisseau A, jusqu'à une hauteur donnée, supposons ab: on ouvre le robinet D, & on voit la liqueur s'élever dans le tube EF, et s'y élever jusqu'en o, niveau de ab. On ferme le robinet D ; on supprime la vis G, & on évacue ce premier tube, pour substituer à la place le tube HI, cylindrique & coudé, de façon que sa longueur HI devienne oblique à l'horizon. Le robinet D étant encore ouvert, la liqueur s'élève dans ce tube à la même hauteur perpendiculaire o. Ce second tube évacué comme le précédent, on monte le tube KL ; on répète l'expérience & la hauteur de l'eau arrive encore en o.
Il paroit donc évident que, dans tous les vaisseaux communiquans quelconques, les liqueurs homogènes s'élèvent à la même hauteur pour atteindre à leur équilibre, quelles que soient la capacité & la forme des vaisseaux qui commmuniquent entre eux, en supposant toutefois qu'il ne s'en trouve point quelques-uns parmi ces vaisseaux qui soient capillaires, ce s qui seroit une exception à la règle générale de l'équilibre dont nous venons de parler : exception qui mérite la plus grande attention de la part du Phycisien, & dont nous traiterons en particulier dans el dernier article de cette section.

 

 

 

Voir une vidéo illustrant le fonctionnement de cet appareil.

 

 

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