Notion d’onde
La lumière est un phénomène vibratoire qui se propage par ondes en transportant de l’énergie. Certaines de ses manifestations, comme le fait qu’elle puisse être polarisée, ce que décèlent les images dédoublées par cristaux, ou l’existence de phénomènes d’interférences se traduisant par les colorations des nappes d’huile à la surface de l’eau, ne peuvent s’expliquer que par une nature vibratoire. Considérons une source ponctuelle de lumière : elle émet une onde qui se propage dans l’espace à la manière des ondes se propageant à la surface de l’eau lorsqu’on y jette un caillou. C’est une onde électromagnétique, se propageant à la vitesse de la lumière c. Étant en première approximation analogue à un champ électrique (associé à une induction magnétique), elle peut être représentée par un vecteur dont l’élongation ψ varie sinusoïdalement dans le temps avec une fréquence ν caractérisant la lumière émise. À l’instant t, l’état vibratoire au niveau de la source peut donc s’écrireet un même état vibratoire se reproduit v fois par seconde.
Ainsi, après avoir parcouru dans le vide (ou dans l’air) un même chemin x dans des directions différentes, les vibrations émises par la source sont toutes dans le même état vibratoire : elles sont en phase. Les points d’application des vecteurs qui les représentent sont localisés sur une surface équiphase appelée surface d’onde, sphérique si la source est à distance finie, plane si elle est à l’infini. Cet état vibratoire propre à tous les points d’une surface d’onde se retrouve strictement identique quand la phase varie de 2π, c’est-à-dire quand le chemin parcouru a varié de Δx tel que
Cette quantité, appelée λ, est la longueur d’onde dans le vide de la lumière considérée. C’est la distance entre deux surfaces d’onde de même état vibratoire. Notons encore que, pour toute radiation électromagnétique, la densité d’énergie transportée est proportionnelle à ψo².
Interférences
Les
ondes étant des grandeurs vectorielles, deux d’entre elles, ou davantage,
peuvent se composer et s’ajouter vectoriellement en un point de l’espace où
elles se situent au même instant. Ce phénomène d’interférences
ne peut se produire que sous certaines conditions. Un point source n’émet une
onde, résultat d’une transition au niveau atomique transformant une perte
d’énergie h
en une émission lumineuse, que pendant un temps relativement bref entraînant la
création d’un train d’ondes
de longueur finie parce que de longueur d’onde définie. Ce train d’ondes ne
serait de longueur infinie que si la fréquence émise par l’atome considéré
restait constante, équivalente à une parfaite monochromaticité, ce qui est
interdit, ses niveaux électroniques étant aléatoires. Le train d’ondes suivant
ne présente donc aucune relation de phase avec lui. Il en est de même de tout
train d’ondes émis par un autre atome constituant un autre point de la même
source. Ne peuvent donc interférer que deux ondes issues du dédoublement d’un
même train d’ondes, c’est-à-dire émises ensemble d’un même point de la source,
dites cohérentes entre elles. Ce dédoublement n’est rendu possible que grâce à
un interféromètre à deux ondes (miroirs de Fresnel, trous d’Young,
interféromètres de Michelson ou de Mach Zehnder, à double réfraction...) ou à
ondes multiples (lames minces, Fabry-Pérot...). L’action d’un tel dédoublement
créant une différence de phase donnée entre les ondes produites restera
identique pour les trains d’ondes successivement émis par le point source, même
si la longueur d’onde subit une légère variation.
Dans ces conditions, en un point quelconque de l’espace
commun aux deux ondes (ou aux ondes multiples) distant optiquement de x1
et x2 de la source, les deux vibrations reçues 1
et
2
peuvent s’additionner pour donner naissance à une vibration :
soit une vibration sinusoïdale d’amplitude
La sensation visuelle étant proportionnelle à la densité d’énergie reçue par l’écran placé dans la zone de l’espace considéré, est donc proportionnelle à
Il y a ainsi un maximum de lumière (frange claire) lorsque
Les deux vibrations sont alors en phase et leurs effets s'ajoutent (a).
Au contraire, il y a un minimum nul de lumière (frange sombre) lorsque
Les deux vibrations sont alors en opposition de phase et leurs effets s'annihilent (b).
Diffraction
Supposons une onde sphérique émise par un point lumineux S abordant un écran percé d’un trou O. L’expérience montre que l’onde n’est pas transmise sous sa forme initiale, mais que tout se passe comme si le trou O émettait à son tour une onde sphérique. Ce principe est généralisable et l’on peut considérer chaque point d’une surface d’onde comme un point source émettant une ondelette sphérique, les surfaces d’onde enveloppant ces ondelettes. Cette expérience illustre un phénomène appelé diffraction. On dit que le point O diffracte la lumière.