Introduction
Cet article veut démystifier l'idée reçue couramment associée ce que l'on appelle communément "la de Coriolis" et en particulier le mythe de l'eau qui se vide dans le lavabo en tournant dans un sens dans l'hémisphère nord et dans l'autre dans l'hémisphère sud.
Ah ! que l'effet Coriolis passe souvent aux oubliettes des cours de Physique.
On dirait que, comme il s'agit d'une faible mais pas toujours) inaperçue à notre échelle humaine, sauf pour les constructeurs de fusées et les météorologues, il n'est pas nécessaire de bien l'expliquer.
qui passe le plus souvent (Pour ma part, lors de ma formation d'ingénieur, elle s'est résumée à une petite phrase suite à l'apparition de termes supplémentaires dans une équation de la mécanique. Il s'agissait alors d'équations de changement de référentiel : du référentiel galiléen d'un observateur qui ne tourne pas à non-galiléen pour l'observateur qui est, lui, en rotation.
On nous a annoncé :
Les calculs font apparaître 2 nouveaux termes : lacentrifuge & de Coriolis.
Je vous jure, c'est la seule fois dans mon cursus qui m'a mené au diplôme d'ingénieur en mécanique où l'on m'a parlé de ces deux
!Certains étudiants sont sûrement très rassurés par cet déclaration, mais pas nous, n'est-ce pas ?
Dans cette article, PAS d'équations pour comprendre ce qui se passe vraiment : juste quelques explications, dessins et animations et votre bon sens…
Il est donc temps de comprendre de quoi il en retourne et comprendre ce que l'on entend par "pseudo-force ou force fictive, virtuelle ou inertielle" et pourquoi l'auteur de ce dossier s'entête à barrer tout le temps le mot
dans cet article !Au fait, il ne nous paraît pas vital de savoir que l'ingénieur Gustave Gaspard de Coriolis s'est intéressé aux machines tournantes et aux forces d'inertie engendrées et donc fatalement au futur effet de Coriolis, alors voilà c'est dit : c'est lui qu'il faut tout de même remercier.
Tout ce que je vous demande en
prérequis est de bien intégrer le fait que :
VOUS VOUS TENEZ SUR LA SURFACE D'UNE
PLANETE QUI EST :
Ca a l'air bête de dire ça, mais on va voir que cela a plein de conséquences dont on se doute pas de prime-abord.
On va en effet beaucoup se servir de notre planète comme support ( mais on peut observer Coriolis dans d'autres configurations, on le verra).
Pourtant, c'est si simple dés que l'on fait quelques dessins. On va donner tout de suite un exemple représentatif (note : dans ce qui suit, on négligera complètement le frottement de l'air).
Nord-Sud
Les canonniers de la marine ont eu parfois de gros problèmes pour atteindre leurs cibles lointaines.
Vous noterez que dans l'article nous employons instinctivement le concept d' « effet » Coriolis et on ne parle même pas de réelle force en jeu, puisque cette disparaît dés que l'on prend un référentiel galiléen et que l'on se place dans l'espace de manière absolu (au sens Newtonien du terme). Détaillons cela !
. C'est pour que vous "captiez" bien le fait qu'il n'y a pas deRevenons à nos moutons. Prenons donc un tank
situé—disons— en Californie— tire sur un navire lointain
—disons situé pratiquement à l'équateur— en tirant
pile-poile vers le SUD.
Et là, le canonnier du blindé voit que son obus prend la
trajectoire parabolique durant son long vol comme prévu.
Cependant L'OBUS DEVIE BIZARREMENT SUR LA
DROITE et manque ainsi sa cible.
Que s'est-il passé ?
L'animation un peu plus bas donne effectivement un premier élément de réponse. Remarquez bien que pour cette animation, on se place dans l'espace, dans un référentiel dit absolu.
Comme on n'est plus sur terre, l'observateur flottant immobile dans l'espace voit donc bien la rotation de la terre pendant que l'obus vole en l'air après le tir. Un observateur sur terre, lui, est situé sur un référentiel dit « non galiléen » puisqu'il n'est pas en mouvement rectiligne uniforme (mais en rotation).
Les flèches violettes donnent la vitesse linéaire dite "tangentielle" pour le tank, l'obus et le bateau.
Il est très important de comprendre que :
En effet, ils sont tous deux sur terre.
Elle diffère selon que l'on se rapproche d'un des pôles (au pôle Sud comme au pôle Nord, la vitesse linéaire est nulle— si on néglige le mouvement de la Terre autour du soleil—on tourne sur soi !) ou de l'équateur (vu de l'espace, une personne à l'équateur parcoure environ 40 000 km par jour même s'il se contente de regarder la téloche chez lui !).
Cette vitesse est orientée plein EST (rappel : puisque la Terre tourne d'Ouest en Est). Par contre, la vitesse linéaire tangentielle du navire Vnavire est beaucoup plus importante : VTank=VObus inférieur à Vnavire. C'est là tout le secret de Coriolis : continuons !
Si je reste toujours de mon point de vue d'un observateur dans l'espace, au moment du tir vers le Sud, le tank tire l'obus en l'air (l'obus va décrire un vol parabolique en raison de la gravité) et imprime du coup une composante de vitesse orienté SUD. Cependant, l'obus garde aussi la composante de vitesse linéaire tangentielle vers l'EST qu'il avait avec le tank avant son départ.
Que se passe-t-il durant tout le temps du vol de l'obus ?
Vnavire> Vtank
La vitesse imprimée vers le sud (qui ne garde d'ailleurs pas le sens initial en raison de l'action de la gravité, mais ça ne gêne pas notre propos) ET toujours VTank perpendiculaire (orienté EST) à la vitesse du canon mais inférieure à Vnavire.
Vous comprenez maintenant : l'obus va donc décrire sa parabole mais si le bateau est très loin et qu'il met du temps à parcourir sa trajectoire, il manquera sa cible car sa vitesse latérale n'est pas suffisante pour rattraper le navire sur un plan latéral.
Mais pourtant je visais au moment
du tir dans le viseur.
Pire ! Durant tout le temps du vol, le
navire est resté dans mon viseur ! ?
Ainsi, je regardais bien dans le viseur
tout le temps que l'obus volait. Je n'ai
rien corrigé.
J'ai bien vu par contre l'obus partir
sur la droite et disparaître du navire.
Super Remarque-Question ! Cela m'amène au deuxième effet Coriolis. Car pour l'instant, on n'avait donné que la moitié de l'effet Coriolis : la différence de vitesses linéaire tangentielle entre le tank / obus et le navire; différence causée par la rotation et la forme de la terre .
La déviation que vous observez de
votre tank n'est en fait pas seulement
due à la différence de vitesse linéaire
tangentielle en différents points du
globe.
Cette déviation de
l'obus va AUSSI dépendre du "changement
d'orientation" (Les
physiciens parlent eux de "conservation
du moment angulaire"). Cela se
traduit bien par le fait que
vu de l'Espace,
vous n'êtes plus en train de regarder
dans la même direction entre le départ
de l'obus et son arrivée.
Votre tank et le navire
RESTENT SUR TERRE
et s'orientent avec elle. L'obus, dans
l'air lui, est « libre » de cette
contrainte (l'air
atmosphérique en rotation avec la terre
pousse bien par frottement l'obus mais
c'est négligeable). L'angle
d'orientation de votre tank se modifie
dans l'absolu et c'est la même chose
pour le navire : vous restez tous deux
dans un axe mobile.
Sur l'illustration ci-contre, on a
schématisé ce qui se passe : le tank est
l'hexagone vert et le navire le triangle
rose.
De biais se rapporte à la direction qu'a la cible et qui est la même que celle du navire à T1 (flèche orange = direction d'un nouveau tir)
Le truc c'est de se rappeler que votre obus ne parcourt pas la distance de manière instantanée mais va mettre plusieurs minutes avant d'atteindre sa cible, devenue entre-temps « fantôme ». Il tombe bien là où vous vouliez mais c'est le bateau qui n'y est plus !
http://www.youtube.com/v/nDhOKR6gKzc
Est-Ouest
OK pour les tirs qui comportent une composante Nord-Sud. Quid des tirs Est-Ouest ?
On pourrait légitimement être tenter de penser :
Il n'y a pas de différence de vitesse tangentielle déjà puisqu'on est sur la même latitude !
Etape 1 : imaginons un canonnier et son canon posé sur la tranche d'un petit disque (on néglige la gravité).
Le canonnier possède une certaine vitesse tangentielle de translation due à la rotation du disque. Imaginons alors que l'obus qu'il va tirer ne va que deux fois plus vite que lui.
Vous voyez sur l'image ci-contre que dans ce cas, le canonnier tire son obus en ligne droite.
Seulement, au bout d'un certain angle de rotation, le canonnier qui regarde toujours dans la direction du canon, ne regarde plus dans la même direction que le vecteur vitesse de l'obus.
Si on se met à la place du canonnier (référentiel non galiléen), on aurait alors l'impression que l'obus effectue une parabole vers le haut, alors que vu de l'extérieur (référentiel galiléen), l'obus s'en va bien tout droit.
OK, donc Coriolis pour un tir Est-Ouest, c'est une déviation vers le haut ?
Etape 2 : Vous oubliez que l'exemple du disque n'est pas tout à fait représentatif de ce qui se passe sur Terre. La grosse différence, c'est que, sauf cas particulier de l'équateur, le canonnier ne se tient pas perpendiculairement au disque mais de biais puisque la gravité sur la Terre est orientée vers le centre.
Du coup, le référentiel de mesure du canonnier est "penché".
L'illustration ci-contre est une coupe de la Terre, du canonnier et de son canon : on remet la même déviation identifiée sur le modèle précédent du disque .
Le canonnier qui est maintenant "penché" va alors décomposer cette déviation en 2 composantes (en rouge). L'une qui pointe vers SON CIEL et l'autre parallèle à SON SOL, soit sa droite-gauche (en fait, le Sud et Nord respectivement si le canonnier tire vers l'Est).
La composante parallèle au sol est la déviation de Coriolis.
OK ! Et la déviation vers "le ciel du canonnier" ?
Et bien, c'est la seconde partie de l'effet Eötvos (au fait, pourquoi parle-t-on communément d'EFFET Eötvos et de FORCE de Coriolis : il faut choisir son camp !) que l'on a commencé à décrire dans l'article sur la force centrifuge.
Synthèse
On peut le décomposer en 2 composantes :
L'une vers la direction Nord-Sud et l'autre vers la direction Est-Ouest. Ensuite Il n'y a plus qu'à sommer les effets pour connaître dans notre pauvre référentiel non galiléen, la déviation horizontale & la déviation verticale (rappel : cette dernière est une partie de l'effet Eötvos).
les pôles (effet maximal) et l'équateur (effet nul)
(de même si l'on se dirige vers l'Est)
On peut en effet l'étendre à tous les objets qui n'ont pas un contact constant avec la Terre (même lorsque vous marchez puisque une jambe est forcément suspendue en l'air !) et pas seulement aux projectiles sauf que l'influence de l'effet Coriolis est sont souvent imperceptible à notre échelle/vitesse.
Autres rotations
On a commencé par la Terre comme système en rotation car dans ce cas on peut vraiment voir les effets les plus impressionnants et sans les confondre avec les effets centrifuge.
Mettons donc que vous vous tenez sur un manège en rotation et que vous soyez situé près du centre de ce manège.
Vous voulez faire rouler une balle à une personne sur le manège également mais elle près du bord. Vous l'envoyez. La balle va aussi être déviée par effet Coriolis.
L'effet centrifuge, plus puissant, va aussi agir pour accélérer la balle vers l'extérieur du manège.
La vidéo ci-contre compare le point de vue du dessus et sur le manège : il existe une grande différence dans l'intensité de la déviation observée (contrairement à ce que affirme le narrateur en anglais, vu du dessus, on observe bien une déviation certes moins forte, par effet centrifuge).
http://www.youtube.com/v/_36MiCUS1ro
La balle a un comportement « non intuitif » quand on filme sur le manège, non ?
On dirait bien qu'il existe une force "mystérieuse".
ASTUCE : il est possible d'observer seulement l'effet Coriolis en se débarassant à la fois de l'effet centrifuge et des frottements.
Comment procéder ?
Il suffit de créer une surface parabolique (pas n'importe laquelle : une courbure donnée pour une vitesse de rotation donnée), c'est à dire incurvée vers le haut.
Pourquoi cette forme ?
Intuitivement, vous connaissez déjà ces pistes circulaires pour voitures de course dont les bords sont relevées.
Plus précisemment ici, c'est tout simplement la forme que prend, par effet centrifuge, un liquide lorsqu'il est placé dans un récipient en rotation (axe au centre).
Au passage, voilà du coup comment fabriquer des miroirs astronomiques à courbure parfaite : un bain de mercure en rotation !
Le seul problème avec cette technique est que l'on ne peut pointer que vers le haut, parfaitement verticalement.
Ensuite, on utilise des palets des palets aéroglisseurs ou, c'est la même chose, des blocs de glace carbonique qui vont créer une fine couche de vapeur de CO2 en dessous de la surface en se réchauffant à la température du labo.
Voir Expérience du MIT.
Comme le montre la vidéo, si l'on jette un palet sans frottement sur une telle surface en visant le centre, l'observateur qui est immobile va voir le palet vers des oscillations verticales (idéalement, mais dans la réalité, une fine ellipse). Si l'observateur monte sur la parabole et tourne avec, il va voir le palet réaliser des cercles (cercles passant par le centre) ; il y a bien déviation par effet Coriolis pur.
Une autre démonstration percutante consiste à prendre un plateau tournant et à disposer un tuyau d'arrosage orienté vers l'intérieur.
Faites tourner le plateau !
Incroyable ! le jet va dans le sens contraire à l'intuition : il va dans le sens de la rotation !
Voilà encore un résultat qui n'est pas du tout intuitif et même choquant (c'est le cas de l'auteur de la vidéo qui parle d'un jet qui part "à l'envers").
Afin de comprendre, il suffit appliquer ce que vous avez compris précédemment de nos explications sur l'obus du tank.
Penser en particulier au fait qu'à la sortie du tuyau, la vitesse « latérale » linéaire de l'eau sera « relativement » de plus en plus importante par rapport à la vitesse latérale linéaire du plateau (attention : je ne parle pas la vitesse angulaire qui est partout la même !) au fur et à mesure que le jet d'eau se rapproche du centre.
Vous pouvez voir ici une vidéo de la fontaine coriolis (pop-up, en anglais, format Quicktime) et cette page montre une illustration assez claire de l'expérience et voici également une reproduction de l'expérience à faire chez soi. Cette expérience est très déconcertante.
Il s'agit de la patineuse qui rapproche ses bras dans le but d'accroître sa vitesse de rotation. On a essayé d'illustrer la même chose avec une chaise pivotante et des haltères sur la vidéo. Pour simplifier, considérons que les bras de la patineuse sont infiniment légers mais qu'elle tient à bout de bras des haltères. Avec les modèles de physique classique, on parle de conservation du moment cinétique.
Peut-être ! En attendant, il est clair à présent que l'on peut aussi tout à fait parler d'effet de Coriolis pour expliquer cette augmentation de vitesse.
En effet, la patineuse —par l'effort de ses bras sur les haltères— contrecarre l'effet de Coriolis. Par conséquent, les haltères —de par et d'autres de l'axe (le corps de la patineuse)— par réaction (troisième loi de Newton) vont créer un couple sur les bras : ce couple va accroître ainsi la vitesse de rotation de la patineuse !
Or, pour les haltères ou pour la patineuse, ce n'est pas le cas : l'effort réalisé fait que les bras, qui sont rétractés vers le buste, restent dans l'axe initial tout au long de leur progression vers le buste.
Si cela se fait ainsi, c'est en réalité parce que la patineuse (ou moi avec les haltères) a agi pour les garder dans l'axe !
Il faut avouer qu'on ne se rend pas bien compte de cet effort particulier lorsqu'on réalise l'expérience mais il est nécessairement effectué sinon, les bras ne reviendraient pas en ligne droite mais dévierait d'autant plus fort qu'ils se rapprochent de l'axe central.
La vidéo ci-contre est similaire à celui plus classique de la patineuse : des personnes sur le bord extérieur d'un manège cherchent à se rendre au centre : la vitesse de rotation s'accroît fatalement lorsque l'on vise le centre.
C'est un peu technique et déborde (c'est le cas de le dire !) sur la mécanique des fluides mais c'est suffisamment intéressant pour le signaler.
Un "fan" de mécanique des fluides, Taylor, a eu l'idée de verser du colorant dans un liquide dont le récipient était en rotation (autour d'un axe central).
Le résultat est surprenant à première vue.
On constate que le colorant ne se diffuse pas horizontalement mais verticalement, dans une "colonne" du fluide.
En réalité, l'effet Coriolis est à l'oeuvre et lutte contre la diffusion horizontale du colorant qui doit suivre un chemin circulaire avec de très petits rayons.
Dans la vidéo ci-contre, on peut voir un récipient en rotation (la caméra tourne avec, c'est pour cela que la main de l'opérateur fait le tour ; en réalité, il est toujours au même endroit) et on engendre des remous turbulents avant de verser les colorants. Il y a deux caméras : celle du haut est en réalité une vue en coupe du récipient (afin de constater la diffusion verticale)
CyclonesLes
grandes masses d'air obéissent bien à
l'effet Coriolis.
Vous savez à quoi ressemble un cyclone : une masse de nuage qui s'enroule sur elle-même et avec la présence d'un "oeil" plutôt calme.
Pour comprendre ce qu''il se passe dans les cyclones, il faut généraliser d'abord avec la météorologie.
Soufflons un peu et parlons VENTS !
Comment le vent nait-il dans le ciel ?
REPONSE : à cause des différences de pressions (dues elles même à des différences de température) entre "coins du ciel".
Si vous avez quelques vagues notions,
il existe des
isobares (lignes
courbes refermées et de même pression,
comme le nom l'indique).
Une particule d'air a donc tendance à
aller naturellement d'une isobare de
haute pression vers une isobare de basse
pression.
Or on sait maintenant que tout ce qui se meut sur et DANS l'HEMISPHERE NORD de notre Terre en rotation , va subir un effet de Coriolis qui dévie vers la DROITE du mouvement (lorsque l'observateur se déplace avec la Terre).
Une particule d'air donnée va donc aussi être déviée vers la droite (dans notre hémisphère nord) et cela jusqu'à ce que la force due à la différence de pression (qui initie le mouvement de cette particule d'air) et la force de Coriolis se retrouvent alignées, de même intensité mais de sens opposé : il y a équilibre des 2 forces.
C'est l' "équilibre géostrophique" dans le jargon des météorologue.
Cela signifie qu'une particule d'air identifiée va alors finir suivre un chemin parallèle aux isobares.
Le tout est donc de déterminer dans
quel sens !
Cela dépend en réalité d'où se trouve
l'isobare de haute pression et celle de
basse pression : ou encore la particule
a-t-elle suivi un mouvement centripète (vers
l'intérieur) ou centrifuge (vers
l'extérieur) ?
CONCLUSION : dans l'hémisphère nord (la photo ci-dessus est une masse dans l'hémisphère austral, juste pour voir si vous suivez), pour les masses d'air avec centres basse pression (les cyclones en particulier), le mouvement se fait contrairement aux aiguilles d'une montre.
Euuuh, attends-là, le sens inverse des aiguilles d'une montre, cela veut dire que la masse d'air est déviée vers la GAUCHE ! ? On disait que la particule d'air est déviée vers la DROITE ! Je ne comprends plus !
Le dessin ci-dessous (qui reste purement qualitatif : les flêches ne devraient pas être toutes aussi grandes en réalité) va vous éclairer sur ce qui se passe. Si la Terre ne tournait pas, la particule d'air irait tout droit vers le centre, là ou la pression est la plus faible.
Comme la Terre tourne, n'importe quel mouvement est affecté par l'effet Coriolis et dévie vers la droite par rapport à la trajectoire sans rotation de la Terre.
Il se produit donc un enroulement des masses d'air et le tout s'enroule vers dans le sens contraire des aiguilles d'une montre, donc vers la GAUCHE effectivement.
Faisons remarquer par contre que l'ensemble "cyclone" (tel n'importe quel objet) qui se déplace lui aussi dans l'atmosphère, va être dévié vers la DROITE.
Note : bien sûr, s'il on avait regardé une masse d'air à centre de haute pression dans l'hémisphère nord, cela aurait été l'inverse.
Je suis perplexe : on a dit que l'effet de Coriolis se révélait lorsque l'observateur était sur un référentiel en rotation …Mais alors, pourquoi VOIT-ON des cyclones se manifester depuis l'espace ?
Aaaah ! Excellente tentative d'objection !
En réalité, il ne faut pas oublier que le dessin ci-dessus n'est valable que dans le cas ou l'observateur tourne avec la Terre (un peu comme un satellite géostationnaire) : nous ne sommes pas dans un référentiel absolu de type galilléen dans le cas de ce dessin!.
OK, mais que devient ce schéma si on devient "un satellite non geostationnaire" mais "posé de manière absolue dans l'espace".
Si on veut sortir de ce schéma, il faut reprendre toute notre précédente analyse avec les boulets de canon ! (orientation Nord-Sud et Est-Ouest).
Si on s'amuse à décomposer la trajectoire des particules d'air avec nos précédentes histoires de boulets de canon et dans un référentiel externe et galiléen, on constate bien que ces particules d'air finissent bien par s'enrouler autour du centre de la dépression qui les attire (centre qui se déplace suivant une parallèle en accompagnant la rotation de la Terre) et qu'elles n'atteindront jamais.
Quand on aura le temps, on fera une animation afin de vous convaincre définitivement.
OK mais au fait, que se passe-t-il pour un cyclone à l'équateur ?
Comme l'effet de Coriolis est quasi-nul autour de l'équateur, une particule d'air attiré par une dépression locale situé au Nord ou au Sud d'elle peut s'y rendre "directos" : il n'y aura pas d'enroulement et un cyclone ne s'y formera jamais (pas de cyclone entre 5 ° sud et 5 ° nord).
Pour clore cette section sur les cyclones vous pouvez voir ci-contre une animation montrant que sur les autres planètes, les vents agissent de la même manière que sur Terre : d'où la magnifique tâche de Jupiter en rotation constante.
Ah! que d'émerveillement devant l'aspect magique de ce pendule qui oscille en changeant au fur et mesure du temps.
Demandez à la sortie d'un musée ce qu'ils ont compris de cette rotation et vous obtiendrez soit des explications loufoques (de la part des visiteurs) soit largement incomplètes (de la part des guides), soit des équations (de la part des chercheurs-ingénieurs).
Bon, d'un autre côté, on ne peut pas trop leur en vouloir car jusqu'au début du siècle dernier on débatait encore du fait que ce pendule modifie son plan d'orientation et surtout que le temps qu'il met à faire un tour complet dans notre référentiel terrestre dépend de la latitude.
Vous allez pouvoir mieux comprendre si vous avez lu tout ce qui précède sur le tir d'un obus grâce à quelques schémas supplémentaires.
En effet, un pendule peut être plus ou moins considéré comme un obus qui ferait des aller-retour en l'air. Les différences avec l'exemple de l'obus sont :
Ce pendule est soumis à la gravité et il tend à garder son plan d'oscillation (fixé par le lâcher initial) par rapport aux étoiles lointaines.
Léon Foucault est un homme admirable : non pas un chercheur classique mais plutôt un petit Einstein sorti du Néant par son intellect lui aussi.
Il va être inspiré par l'observation fortuite d'un mouvement "gyroscopique" (il inventera le gyroscope plus tard) du mandrin d'un tour en rotation.
Il va avoir cette idée géniale du pendule et va l'expérimenter dans sa cave.
Pas très précis au départ mais il va éliminer le maximum de perturbations et un jour ça marche !
Il a compris que l'orientation du plan d'oscillation du pendule va fatalement se modifier en raison de la rotation de la Terre. Il n'avait cependant a priori pas tout compris quant-aux variations dans le temps mis par le pendule à tourner.
POUR COMPRENDRE EN 2 SECS LA BASE DU FONCTIONNEMENT DU PENDULE DE FOUCAULT
En fait, la base du raisonnement de Foucault est très aisément compréhensible et calculable lorsqu'on se place aux poles (Nord ou Sud).
En effet, dans ce cas, l'axe de rotation de la Terre passe pile poile dans le plan d'oscillation du pendule et l'axe de rotation de la Terre passe toujours par le point d'accroche du pendule quelque soit l'angle de son plan d'orientation.
Du coup, il est aisé de comprendre
que, vu d'un reférentiel "absolu",
pendant qu'un explorateur qui se tient
immobile au pole va tourner sur lui-même
en 24h00 (grosso-modo), le
pendule, lui, va rester fixe par rapport
à ce repère absolu. DONC, du point de
vue de l'observateur, c'est le plan
d'oscillation du pendule qui va tourner
sur lui-même en 24h00.
Pour l'anecdote, des chercheurs ont
d'ailleurs en avoir le coeur net :
la vérification au Pole-Sud (anglais).
On peut d'ailleurs constater cela grâce à cette vidéo d'une expérience astucieuse à échelle réduite pour observer la rotation du pendule aux poles.
La même expérience permet de constater que le plan du pendule ne tourne pas à l'équateur (vidéo).
Revenons à Léon de Foucault.
Fort de son test, Foucault fait une petite expo dans le Panthéon à Paris où il a suspendu le pendule et invité plein de témoins.
Vous êtes invité à venir voir tourner la Terre, demain de trois à cinq heures
Il y avait bien eu la conviction et quelques expériences peu fiables de déviation de chute des corps par Galilée puis des preuves indirectes (à partir de données astronomiques reposant sur des spéculations théoriques) mais là, la preuve est directe, fiable et indiscutable : rien d'autre ne peut expliquer cette déviation répétée et calculable.
Pour l'explication, vous nous voyez venir gros comme un camion : on encore voir deux types de pendules. D'abord celui qui oscillerait dans un plan Nord-Sud puis un autre dans le plan Est-Ouest. Tous les autres se déduieront par combinaison des deux mouvements.
Le pendule, peut être étudié comme un obus (qui ferait des aller-retours du canon vers la cible) hormis qu'il n'y a pas de différence de vitesse de translation
(Enfin, il y a
eu une si on veut être super tatillon
car la vitesse de translation n'est pas
exactement la même entre le l'endroit du
lâcher et celui de l'apogée de l'autre
côté mais cela reste extrêmement faible
en raison de la distance parcourue ; le
pendule ne va pas tout droit mais va
très très très légèrement osciller
latéralement en raison de la tension
"correctrice" du cable.
Arrêtons de couper les cheveux en 4 là …).
Donc, il reste le fait que l'angle d'orientation de la pièce va changer au cours du temps (ainsi que la verticalité du plan du pendule à cause de l'action de la gravité).
On suppose en effet que le pendule est suspendu dans une pièce carrée : il y a donc un mur Nord et un mur Sud.
La droite Nord-Sud, perpendiculaire aux 2 murs va changer d'orientation avec la rotation de la Terre, comme le faisait la droite qui joignait le tank au navire dans l'exemple précédent.
On remarque que l'angle de cette droite Nord-Sud par rapport à un référentiel absolu dans l'espace va tourner en 24 heures au pôles et jamais (temps infini) à l'équateur (toujours orienté "vers le bas") : dans les 2 cas, la direction verticale du plan du pendule reste fixe par rapport aux étoiles lointaines et garde la direction latérale au pôle seulement.
Entre le pôle et l'équateur, on sent intuitivement qu'on va passer de 24 h à l'infini selon la latitude : à la latitude de Paris par exemple, un observateur voit le pendule faire un tour complet en 32 heures.
Ce fait (pourquoi 32 heures ?) a interloqué beaucoup de scientifiques éminents !
Afin de mieux comprendre ce qui se passe entre les 2 situations simples : pôles (T=24 h) et équateur (T= infini) , on va réaliser des modèles avec des canons qui seront placés en deux endroits différents du globe : l'un plutôt proche du pôle et l'autre de l'équateur.
Ensuite, on va comparer ce qui se passe à partir de 2 points de vue : l'un vu du dessus du pôle et l'autre de la Terre en coupe. On va alors appliquer le même effet Coriolis (le revoilà !)
Sur la première image, on voit la Terre en coupe et les 2 canons tirer : ce que l'on remarque instantanément, c'est qu'il s'agit de la même trajectoire parabolique sauf qu'elle n'est pas orientée de la même manière vue de d'un référentiel absolu dans l'espace.
On note que si on projette la distance que fait la parabole du tir sur l'axe des abscisses X , cette projection est bien plus importante pour le canon près du pôle que celui près de l'équateur.
On peut calculer que la longueur p de cette projection =
p = distance L * sinα
où L est la distance parcourue par l'obus.
On fait de même avec l'autre canon et la projection est plus faible car :
β < α .
Voyons à présent ce qui se passe avec une vue du dessus : dans ce cas, on se rapproche de la configuration d'un disque tournant.
On voit à T0 les 2 canons tirer : mais ce que l'on voit avec cette vue, c'est la projection sur l'axe des abscisses de la distance que parcoure l'obus. A T1, les deux obus ont terminé leur trajectoire parabolique (en frappant le sol) et la terre a tourné dans l'intervalle du vol des obus.
Les canonniers observent à T1 des déviations par rapport à la trajectoire qu'il présume dans son référentiel tournant (ce serait la trajectoire du tir d'un nouvel obus à T1) : l'importance de cette déviation constatée par le canonnier (qui regarde toujours dans l'axe de son canon) est manifestement proportionnelle à la distance projetée sur l'axe des abscisses X (passant par l'équateur) de la parabole de l'obus.
Cette déviation observée par le canonnier (dans son référentiel tournant) est orientée vers la droite de ce dernier (on est depuis le début dans l'hémisphère Nord ).
Conclusion sur le mouvement Nord-Sud du pendule
Le canonnier observe une déviation vers la droite qui est proportionelle à sin α
Lors du lâché du pendule soulevé à l'Ouest et lancé initialement vers l'Est, on se retrouve dans la même configuration que celle du tir du tank vers l'Est un peu avant.
Le canonnier voit donc à la fois une déviation vers la droite (remarque : quand le pendule fait le chemin inverse, la force s'inverse mais reste sur la droite de la trajectoire donc tout se tient) et vers son ciel.
On précise avec le dessin ci-contre que l'intensité de la déviation dépend du sinα : angle que fait le pendule avec l'axe des abscisses.
Remarquez à nouveau au passage qu'il y a cette fois une partie de l'effet Eötvos qui se manifeste (sauf au pôle).
Seulement, ce sera le contraire quand la boule du pendule fera le chemin inverse (Ouest›Est) : le pendule ne perd donc pas son énergie initiale mais il remonte plus haut du côté Est (sauf au pôle encore une fois).
Cet partie de l'effet Eötvos est bien sur maximal à l'équateur.
Voilà : le plan d'un pendule quelconque est un mélange d'orientation Est-Ouest et Nord-Sud. Vous détenez toute l'explication sur le fonctionnement du pendule de Foucault. On espère que les explications et dessins étaient suffisamment clairs.
Et bien l'histoire des tourbillons de lavabos qui
tournent dans un sens dans l'hémisphère Nord et dans l'autre
pour l'hémisphère Sud, ça marche comme pour les cyclones ?
La réponse est claire et martelée sur pas mal de sites.
Cela marche THEORIQUEMENT seulement,
je veux dire sur le papier !
En effet, en pratique la
de Coriolis est si faible que la moindre
condition initiale risque de bien plus influencer le
résultat : lavabo non symétrique, eau pas
parfaitement immobile au départ et j'en passe.
Pour visualiser, verser simplement un peu d'encre de stylo
dans un lavabo.
Faîtes aussi l'expérience de tourner votre main dans l'eau dans un sens défini puis de laisser reposer quelques minutes : mettez quelques gouttes d'encre et vider ! Vous verrez que l'eau tourne dans le sens qui correspond à celui que vous aviez favorisé avec votre main.
Mais alors d'où vient cette légende ?
Soyons honnête : démontrer la rotation de la terre avec un pendule, c'est très joli mais vous conviendrez que c'est assez lourdingue.
Il faut une grande hauteur de plafond et une lourde masse déjà. Ensuite, il faut entretenir le mouvement.
Par ailleurs, s'il est facile de comprendre le fonctionnement aux poles car le plan du pendule reste fixe par rapport à des étoiles lointaines, ailleurs, c'est une assez grande prise de tête, on l'a vu.
Foucault a eu conscience de ces limitations (lui-même avait eu du mal à faire l'expérience dans sa cave). Il a donc cherché un autre moyen et a "ré-inventé" le gyroscope : une lourde masse en rotation qui, si on limite les frottements, va bien pointer vers des étoiles lointaines quelle que soit la latitude d'observation. Là encore, ce n'est pas génial car il faut que le gyroscope tourne suffisamment longtemps sans perturber son axe de rotation.
Voilà qu'un ingénieur du nom de Perrot a, en 1859, trouvé une autre méthode : vider un bassin en son centre et laisser flotter des petites "bouées" à la surface de l'eau pour observer le sens de la déviation (voir Livre parlant de l'expérience de Perrot pour voir la terre tourner et encore mieux le compte-rendu de l'académie des sciences , page 637 et 638).
Remarquons qu'il faut laisser que le bassin soit "nickel", très bien positionné à l'horizontal et qu'il faut l'eau reposer longtemps afin qu'il n'y ait pas de perturbations.
Des spécialistes en météorologie ont tenté de reproduire l'expérience et on voit bien que cela ne marche pas à tous les coups expérience du MIT : vider l'évier et "force" de Coriolis (on peut enregistrer une tendance statistique)
Voir également les calculs concernant cette expérience (page 42).
Le pire est donc de faire la démonstration des deux côtés de l'équateur (vidéo ci-contre) : l'effet Coriolis est d'une valeur si ridicule …
ExemplesQuelques
autres exemples et ajouts dans ce chapitre.
Et oui, il y a plein de choses à dire sur "l'effet
Coriolis".
STATION ORBITALE : Cassons un
mythe de plus !
Vous avez sûrement déjà vu la station orbitale dans le film
"2001 l'odyssée de l'espace" de Kubrick ?(l'idée
a été reprise dans d'autres films plus récents).
L'origine de cette idée est issue du cerveau du célèbre ingénieur allemand Von Braun (lien Wikipédia, pop-up en français) qui a été récupéré par les américains à la fin de la seconde guerre mondiale et qui a fait grandement progresser la NASA dans la construction de fusées: ce lien vous donnera plus de détails (en anglais).
Dans ce type de station (ou
vaisseau spatial), une partie de la structure est en
rotation (un tore dans "2001").
Il est clair que Von Braun a vu juste pour simuler la
gravité par la force centrifuge mais il a oublié l'effet de
Coriolis.
Encore une fois, cet effet est normalement très faible à notre échelle humaine sur Terre vu le diamètre et la vitesse angulaire de la rotation de la Terre. Seulement, dans le cas d'une station qui tournerait rapidement pour simuler la gravité, l'effet Coriolis va être multiplié par plusieurs milliers.
Du coup, il est impossible pour vous de faire tourner une machine à laver à bord sans qu'elle explose ! (et toute autre machine tournante).
Pour ceux qui se disent :
On vient de voir que l'effet Coriolis n'est qu'une sorte d'illusion du fait que l'homme se trouve dans un référentiel tournant
On leur répondra par la négative : l'effet peut avoir des conséquences dramatiques ici. C'est le changement permanent d'inertie qui est en cause en fait ( dans un référentiel galiléen ou absolu dans l'espace) ; il vaut mieux encore une fois ne pas parler de de Coriolis (tel que vu dans le référentiel non-galiléen de la personne qui se tient dans la station).
Par exemple, imaginez un instant que vous vous trouvez dans cette station orbitale en rotation rapide et que vous souhaitiez prendre quelque chose sur une étagère devant vous et en hauteur.
la valeur de la vitesse de translation tangentielle de l'étagère n'est pas tout à fait la même que la votre et que votre bras au départ le long du corps (différence de rayon entre le départ et l'arrivée de votre bras).
Sans entraînement pour compenser ou sans procéder suffisamment lentement, vous risquez tout simplement de rater votre but (alors même que vous l'avez visé du regard en permanence) !
Des expériences dans des chambres en rotation ont été réalisées : à partir d'une certaine vitesse et distance à l'axe, toute orientation de la tête qui ne se fait pas selon l'axe de rotation de la chambre se traduit par des illusions et nausées.
Pour éliminer ces nausées, il faut que la station ait un diamètre minimal de 100 mètres.
Tout objet tombant du plafond serait irrémédiablement dévié pour le passager de la station.
Vous pouvez consulter lien pour de larges détails et pour voir également les photos en bas de page montrant comment le lieu se "transforme".
Dans cet autre lien, l'auteur imagine le cas de la station orbitale type "2001" : la navette arrive et se entre dans le hangar centre de la station.
Ensuite, les passagers prennent l'ascenseur pour rejoindre la "roue" : les sensations et effets que subiront les passagers durant le déplacement de l'ascenseur (accélération-vitesse constante-décélération) vont être très "curieuses"…
Et même pour les cosmonautes leurs mouvements seraient gênés et ils seraient contraints de se mouvoir très lentement.
LA LUNE : Commencons par une question intéressante.
Et sur la lune, on a un effet Coriolis ? Le pendule de Foucault va agir de la même sorte
On peut croire à tort que la lune ne tourne pas car elle nous montre toujours la même face.
Cependant, si elle nous montre la même face, c'est justement qu'elle tourne … à la même vitesse angulaire que celle correspondant au bouclage d'une orbite autour de la Terre (presqu'un mois). Donc l'effet Coriolis est beaucoup plus faible mais présent et si un pendule est suspendu dans une pièce (qui ne soit pas à l'équateur de la lune), il va bien voir son plan d'oscillation se modifier.
Pour un astronaute regardant le pendule aux poles, la rotation mettra donc un peu plus de 27 jours.
Remarquez au passage que si la lune ne tournait pas, en toute rigueur, il y aurait quand même une déviation extrêmement légère en raison de l'orbite autour de la Terre et cela même à l'équateur (faites des dessins de quelqu'un qui tire en l'air) mais on ne peut pas la qualifier de Coriolis.
GOLF : Avant de finir, remarquez que l'effet Coriolis peut ressurgir à des moments inattendus.
Ainsi, vous avez peut-être déjà vu ces images horribles où un golfeur réussit un put formidable et la balle ressort du trou après quelques tours ! ? ! ?
Et bien des physiciens se sont penchés sur le phénomène.
L'un d'entre eux accuse directement l'effet Coriolis.
En effet, dans le cadre Newtonien, une force est :
Un agent capable de modifier l'état de repos ou de mouvement d'un corps ou encore de produire une déformation.
Du coup, toutes les forces d'inertie peuvent rentrer dans ce cadre car le type de référentiel n'est pas précisé dans la définition. Néanmoins, depuis Newton, on essaie de réduire toutes les forces à des forces fondamentales : c'est ainsi par exemple que l'on a finit par identifier que la force électrique et la force magnétique ne font qu'un.
Avec la théorie actuelle, on identifie donc 4 forces fondamentales : ce sont les forces qui agissent par contact ou par champ. Les deux premières concernent le noyau atomique : forces nucléaires faibles et fortes. Les 2 autres sont la force électromagnétique et la dernière et plus faible est la gravitation.
Comme cela entraîne une grande confusion dans le public
lorsque l'on veut exprimer que tant la
d'effet Coriolis.
Cela limiterait les dégâts dans l'esprit commun, limiterait
ainsi la ruée actuelle vers les pseudo-sciences et permet de
comprendre comment a été démontré la rotation de la Terre
par exemple.
Conclusion
Cet article avait pour but que vous compreniez :
Morale
La Morale de cet article, c'est qu'en physique Il faut donc se demander avant tout :
D'où et comment est-ce que j'observe ?
Vous avez maintenant compris le concept de l'article : l' effet Coriolis , comme l'effet Centrifuge semblent apparaître car le choix référentiel d'observation n'est pas neutre.
Le référentiel « idéal », d'un point de vue Newtonien, est celui dans l'espace lointain (pas de gravitation), sans influence : c'est le référentiel dit "absolu". Si vous êtes sur Terre, toute votre analyse est perturbée car vous tournez avec votre référentiel terrestre ! On peut alors observer d' étranges phénomènes comme cette « déviation étrange » de l'obus ou l'enroulement des cyclones (voir plus loin).
Remarque : en directe ligne
avec notre remarque sur la force centrifuge, il faut
néanmoins garder à l'esprit que tout cet article se fonde
sur une description dite Newtonienne. Quand on s'éloigne de
la Terre pour mieux comprendre, on ne fait que rechercher l'espace
absolu et fixe. Or, Einstein et d'autres ont bien
montré que cela n'existe pas et est même
absurde (on peut néanmoins le
prendre pour modèle fonctionnant correctement à notre
échelle) .
Ce qu'il faut saisir par cette remarque est que chaque
explication scientifique a ses limites. Ce que vous venez de
voir n'est pas LA vérité mais un
modèle d'explication qui "tient la route" si on ne pousse
pas la Physique dans ses retranchements. Le pendule de
Foucault permet de se demander :
Mais par rapport à quoi le pendule reste fixe ? (c'est quoi les fameuses "étoiles fixes" ?)
Ce qui nous ramène au problème de l'inertie mais ce sera l'objet d'un autre dossier.