Les civilisations mésopotamiennes


 

La civilisation sumérienne est la première grande civilisation dont nous avons des preuves. Elle fut fondée entre l'Euphrate et le Tigre il Il y a 6000 ans. Au 6ème siècle av. J.-C., les scribes d' " Enuma Anu Enlil " étaient un groupe d'hommes experts en astronomie et astrologie à la cour babylonienne. Si des textes se réfèrent à ce groupe de scribes, nous ne connaissons pas exactement qui ils étaient, ce qu'ils ont fait et comment ils ont été formés. L'Antiquité commence donc à des dates différentes selon les civilisations considérées. La plus ancienne civilisation antique connue serait celle de Sumer. qui inventa l'écriture cunéiforme, à base de pictogrammes pointus, dus à la forme biseautée du calame.

Une civilisation d'inventeurs

8000 av. J.-C.

Traces d'agriculture dans une région appelée le Croissant Fertile (frontière de l'Iran et l'Irak actuels). Engrain, épeautre, orge, millet, blé amidonnier sont cultivés sur de petites surfaces près des premiers villages d'agriculteurs sédentaires.

5000 av. J.-C.

Développement d'une numération parlée de base 60. Ils inventent le travail du cuivre, puis ils ont combiné le cuivre et l’étain pour obtenir du bronze. Premières utilisation de la charrue et premiers usages de la voile.

3500 av. J.-C.

Apparition de l' écriture pictographique (qui évoluera pour donner l' écriture cunéiforme) gravée par des scribes sur des tablettes d’argile afin de mieux gerer leurs récoltes. L' araire, instrument labourant superficiellement les champs est inventé. La base de l'alimentation reposait sur l'orge et le blé amidonnier, mais il n'y a aucun éléments attestant la consommation de pain levé. Maîtrise la fabrication de la bière. Invention de la roue pleine.

3300 av. J.-C.
3200 av. J.-C.

Edification au fond du golfe Persique et sur les bords de l'Euphrate des premières cités-États (Ur, Lagash, Uruk etc.), ils utilisent la brique dans la construction, l’ arche. et inventent la première architecture religieuse connue (temples puis ziggourats). Apparition à Uruk des premiers signes, les chiffres sumériens et proto-élamites, tous deux considérés comme les plus anciens systèmes de numération connus. Introduction de la poterie au tour.

3000 av. J.-C.

L' abaque, ancêtre de la machine à calculer, est inventé à Babylone. Il s'agit d'un aide-mémoire pour le calcul mental. Les unités, dizaines et centaines sont représentées par des colonnes de perles (toujours utilisé en Asie orientale). En medecine, les Sumériens utilisent les plantes dans le traitement de la maladie, la phytothérapie est née. Les Sumériens fabriquent les premiers savons. Les Sumériens découpent le ciel en constellations.

2700 av. J.-C.

Apparition des chiffres cunéiformes sumériens.

2500 av. J.-C.

Les premiers textes mathématiques sont écrits en Mésopotamie, l'écriture des nombres en système sexagésimal. L' astronomie se développe, ils inventent l' astrologie, les 12 signes du zodiaque, que nous avons conservé depuis (sous des noms différents), le cercle de 360 degrés et le calendrier de 12 mois et 30 jours. Fabrication des premiers véhicules à roues (pleine) dont les premier chars de combat.

2350 av. J.-C.

Sargon I, roi d'Akkad, ayant conquis Ur et les autres villes de Sumérie, institue une semaine de sept jours, la première enregistrée.

2200 av. J.-C.

Invention de l' écriture cunéiforme (en forme de clou), la première forme d'écriture du monde, afin de mieux gerer leurs récoltes et écrire leurs lois afin que la justice soit la même pour tous. Le premier drame épique de l’humanité, le plus ancien livre du monde "L’Epopée de Gilgamesh" écrit vers -2330/2200, n’a cessé d’être enrichi au fil des siècles. Il a aussi été considérablement imité en particulier par les auteurs de la Bible et les écrivains grecs.

2000 av. J.-C.

Leur religion est le premier culte de nos civilisations. La civilisation est régie par une législation particulière (-2100), le plus ancien code de loi connu, celui d' Hammourabi, sixième roi de la première dynastie de Babylone. Les Sumériens ont aussi légué à l'humanité les concepts de gouvernement et de vie urbaine. Ce sont les premiers à payer des taxes et des impôts. A cette époque, le fer est travaillé pour la première fois, création de la métallurgie du fer. La première roue à rayons est fabriquée.

1900 av. J.-C.

Les Babyloniens développent le premier système de numération de position connu à ce jour. Utilisant la base 60, d’où 60 minutes, 60 secondes (cette numération ne compte pas encore le zéro des indiens). L’invention de la minute et de la seconde serait également d’origine babylonienne, même s’il est très improbable qu’ils aient été capable de se situer dans le temps avec une précision supérieure à quelques dizaines de minutes (1900/1600).

1800 av. J.-C.

Ils établissent un calendrier basé sur la course du Soleil et sur les phases de la Lune. Les tablettes cunéiformes prouvent qu'ils savaient prédire des événements tels que les éclipses avec une précision de l'ordre de quelques minutes. Un premier code de déontologie. régissant, entre autres, les rapports des médecins et du peuple est établi. Il est appelé Code d'Hammourabi, d'aprèes le roi de Babylone.

750 av. J.-C.

Les Babyloniens font les premières prédictions empiriques des dates d'éclipses de Soleil et de Lune grâce à l'utilisation du saros. Le premier horoscope individuel est probablement un texte babylonien (daté de -410).

300 av. J.-C.

Invention du zéro par les Babyloniens. Le zéro babylonien n'est pas conçu comme un nombre pouvant être utilisé lors de calculs. Il sert simplement à exprimer l'absence d'unités d'un certain ordre.

Le développement de l'armement, la présence sur les champs de bataille sumériens de la massue fait apparaître le casque (réalisé en cuivre), pour contrer cette avancée est utilisée la hache pour la première fois emmanché. Du danger des traits des archers naît le manteau blindé (bouclier), sorte de cape en toile ou cuir renforcée de disques de cuivre ce qui entraîne en réaction un développement de l'arc qui devient composite vers 2350-2250 avant J.-C. Des techniques de combat seront aussi utilisées pour la première fois: chariots de combat et infanterie équipée à l'identique du casque, du manteau blindé et de la lance créant ainsi une organisation militaire.

 

Des astronomes

Après leur développement rapide (la majorité des découvertes ayant déjà été faites à la moitié du IIème millénaire), les mathématiques vont être utilisés pour l'astronomie. Il faudra cependant attendre le Ier millénaire pour que cette discipline prenne son essor. C'est alors un domaine dans lequel excellent les Chaldéens, qui sont parmi les meilleurs astronomes du monde d'alors, et qui vont apporter leurs connaissances considérables à leurs homologues Grecs.

Les astronomes étaient nommés au premier millénaire "Tupshar Enuma Anu Enlil". Ils étaient en fait des prêtres ayant reçu une formation spéciale, et sachant lire et écrire. De ce fait, leur fonction est avant tout religieuse. C'est pour cela qu'ils sont à la fois astronomes et astrologues (c'est une différence essentielle pour nous, aujourd'hui). Ils officiaient dans les temples, qui ont de ce fait livré de nombreuses archives de textes astronomiques et astrologiques qui étaient gardées dans des salles spéciales.

L'astronomie se base avant tout sur l'observation du ciel, et principalement des étoiles. Le plus ancien texte astronomique exhumé est une liste d'observations des mouvements de la planète Vénus, très importante en Mésopotamie, puisqu'elle est identifiée à la déesse " Inanna " (Ishtar), couvrant tout le règne d'Ammi-saduqa, roi de Babylone entre 1646 et 1626. L'astrologie connaîtra son véritable développement au Ier millénaire. On a exhumé de nombreux compte-rendus d'observations des phénomènes météorologiques à partir de la fin du VIIIème siècle. Les souverains assyriens et babyloniens l'encouragèrent, avant tout pour l'astrologie. Elle connut ainsi une période de progrès, et atteint son apogée sous la période séleucide (de 305 à 64 av. J.-C.), avant de passer le relai aux Grecs. Les textes retrouvés ont une utilité particulière pour les historiens, puisqu'à partir des signalements d'éclipses, on peut connaître la date exacte de certains événements. C'est à partir du signalement d'une éclipse de Soleil, qui a eu lieu le 15 juin 763, sous le règne du souverain assyrien Assur-dân III (773-755), qu'on connaît avec précision la date des évènements ultérieurs de l'histoire mésopotamienne. Les souverains assyriens entreprendront un regroupement des observations astronomiques, et entretiendront un groupe important d'astronomes/astrologues autour du palais royal. De ce fait, ils aideront beaucoup l'essor de cette discipline.

Certains astres étaient considérés par les Mésopotamiens comme des divinités. Le Soleil (Utu - Shamash), ainsi que la Lune (Nanna - Sîn) sont les meilleurs exemples. Dans un texte du XIIè siècle, le ciel est divisé en trois grands chemins, attribuées au trois grands dieux de la Triade : "An", "Enlil" et "Enki" (Ea). Le " chemin d' An" occupait la partie centrale, le long de l'axe Nord-Sud. Au-dessus se trouvait le "chemin d'Enlil" , et au-dessous, le "chemin d'Ea".

Pour rendre compte de la position des astres, les astronomes se servaient de l'écliptique (le plan sur lequel la Terre tourne autour du Soleil, donc sur lequel on a l'impression que le Soleil se déplace vu de la Terre), pour évaluer la latitude, et ils avaient divisé le ciel en 12 zones constituées par des arcs de 30°, qui prirent le nom de la constellation principale qui s'y trouvait. Ce sont les signes du zodiaque, conservé depuis sous des noms différents. Généralement, les constellations mésopotamiennes sont les mêmes que les notres, à quelques variations près, comme la constellation dite de la Charrue, qui regroupe deux étoiles de notre constellation du Triangle et une de notre Andromède

 

 

Vers 1000 av. J.-C. les astrologues Mésopotamiens connaissent déjà toutes les planètes visibles à l'oeil nu, et ils a observent que toutes se lèvent à l'Est et se couchent à l'Ouest, en suivant dans le ciel la même trace que le Soleil : la bande où se déplacent ces astres est donc appelée "zodiaque". Une tablette babylonienne enregistre toutes les éclipses lunaires qui se sont produites entre le règne de Nabuchodonosor et l'an 317 avant JC (soit pendant 400 ans).

La longueur de l'année fut calculée à 0,001% près et, les mouvements du Soleil et de la Lune, étaient connus avec une marge d'erreur égale à trois fois seulement leur valeur selon les connaissances de notre XVIIème siècle.

Durant des centaines d'années les scribes ont tenu les rapports précis d'événements naturels sur la terre et dans le ciel afin de prévoir l'avenir. Les sumériens connaissaient parfaitement les "étoiles" de notre système solaire, et d'autres aussi. Deux mille ans plus tard, les Grecs parleront de "planêtes", terme qui signifie "vagabond". Assimilées à des divinités, les planètes porteront le nom d'un dieu grec puis romain. Les Mésopotamiens connaissaient au moins cinq planètes, Sihtu / Mercure (divinité : Nélo), Delebat / Vénus (divinité : Ishtar), Salbanatu / Mars (divinité : Nergal), Neberu / Jupiter (divinité : Marduck), Kayamanu / Saturne (divinité : Ninib). Mais très certainement avaient-ils des connaissances à propos d'autres planètes, certainement au moins 7, voir même beaucoup plus !

En Babylonie, le nombre sept était considéré comme néfaste et il était de coutume dans la classe aristocratique de ne rien entreprendre les 7, 14, 21 et 28 du mois. On peut voir dans ces faits à la fois l'existence d'une semaine de sept jours (qui aurait été interrompue puisque le mois comportait 30 jours) et les prémisses du repos hebdomadaire. Si on y ajoute le fait que les babyloniens (et, avant eux, les Sumériens) connaissaient sept "planètes" qu'ils rattachaient chacune à un dieu, on tient peut-être une explication à l'origine de la semaine de sept jours. Mais ce n'est qu'une hypothèse.

Vers -1000 av. J.-C. les astrologues Mésopotamiens connaissent déjà toutes les planètes visibles à l'oeil nu, et ils a observent que toutes se lèvent à l'Est et se couchent à l'Ouest, en suivant dans le ciel la même trace que le Soleil : la bande où se déplacent ces astres est donc appelée "zodiaque". Une tablette babylonienne enregistre toutes les éclipses lunaires qui se sont produites entre le règne de Nabuchodonosor et l'an 317 avant JC (soit pendant 400 ans).

La longueur de l'année fut calculée à 0,001% près et, les mouvements du Soleil et de la Lune, étaient connus avec une marge d'erreur égale à trois fois seulement leur valeur selon les connaissances de notre XVIIème siècle.

Durant des centaines d'années les scribes ont tenu les rapports précis d'événements naturels sur la terre et dans le ciel afin de prévoir l'avenir. Les sumériens connaissaient parfaitement les "étoiles" de notre système solaire, et d'autres aussi. Deux mille ans plus tard, les Grecs parleront de "planêtes", terme qui signifie "vagabond". Assimilées à des divinités, les planètes porteront le nom d'un dieu grec puis romain. Les Mésopotamiens connaissaient au moins cinq planètes, Sihtu / Mercure (divinité : Nélo), Delebat / Vénus (divinité : Ishtar), Salbanatu / Mars (divinité : Nergal), Neberu / Jupiter (divinité : Marduck), Kayamanu / Saturne (divinité : Ninib). Mais très certainement avaient-ils des connaissances à propos d'autres planètes, certainement au moins 7, voir même beaucoup plus !

En Babylonie, le nombre sept était considéré comme néfaste et il était de coutume dans la classe aristocratique de ne rien entreprendre les 7, 14, 21 et 28 du mois. On peut voir dans ces faits à la fois l'existence d'une semaine de sept jours (qui aurait été interrompue puisque le mois comportait 30 jours) et les prémisses du repos hebdomadaire. Si on y ajoute le fait que les babyloniens (et, avant eux, les Sumériens) connaissaient sept "planètes" qu'ils rattachaient chacune à un dieu, on tient peut-être une explication à l'origine de la semaine de sept jours. Mais ce n'est qu'une hypothèse.

Français

Sumérien

Babylonien

Grec

Romain

Lune

Nanna

Sin

Séléné

Luna

Mercure

Nélo

Nabou

Hermes

Mercurius

Vénus

Inanna

Ishtar

Aphrodite

Venus

Soleil

Utu Babba

Shamash

Helios

Sol

Mars

Ereshkigal

Nergal

Arès

Mars

Jupiter

/

Mardouk

Zeus

Jupiter

Saturne

Ki

Nin-Urta

Kronos

Saturnus

Les Babyloniens avaient constaté que, sur fond d'étoiles fixes, des astres se déplaçaient. Ils en comptèrent au moins 7 et, dès le XXe siècle avant notre ère, leur donnèrent le nom d'une divinité sans pour autant que l'astre soit identifié à la divinité. Pour prendre un exemple, on disait "l'astre de Mars" et non pas "Mars". Par la suite, l'expression disparut au profit du nom simple.
 

Un texte essentiel : le « mul apin »

A partir des années -1000 (environ), l'astronomie de Mésopotamie tout en restant encore assez descriptive, émerge lentement de son contexte astrologique de départ : les astronomes ou les veilleurs vont noter nuit après nuit tous les phénomènes célestes observés, surtout ceux qui sont visibles au début et à la fin de la nuit divisée en trois "veilles" (massartou). Les veilleurs observent bien sûr tout ce qui concerne les éclipses, mais les ils vont aussi repérer et noter les positions des planètes par rapport à des étoiles brillantes, la durée écoulée entre le coucher du soleil et le coucher du premier croissant de Lune en début du mois, etc. Ces textes étaient refondus par la suite sur une tablette unique portant sur l'ensemble des événements du mois (des almanachs), puis seront archivées dans la bibliothèque du temple.

 

En dehors des almanachs, un texte majeur d'astronomie le "MUL APIN" (1000 avant J.-C) liste 66 constellations (ou astérismes). Première carte céleste connue (découverte à Ninive). C'est un planisphère en argile, divisée en 8 sections, et montrant une ou deux constellations avec les étoiles importantes (Sirius, l'Épi, Pégase, la Balance, etc.). "Mul APIN" veut dire étoile d'Andromède; [mul = étoile + APIN = champ : premiers mots du texte]; ce texte regroupe sur 3 tablettes à l'écriture serrée toutes les connaissances de l'époque en Astronomie. Les indications sont données dans un calendrier de "travail" contenant 360 jours dans l'année. On y trouve des indications sur la durée des jours et des nuits tous les mois de l'année, une sorte de catalogue d'étoiles situant celles-ci les unes par rapport aux autres, une liste d'étoiles dites "ziqpu" qui permettent de se repérer par rapport au méridien selon la date, la liste des constellations qui se trouvaient sur le "chemin de SIN" (dieu de la Lune), c'est à dire sur l'écliptique, la longueur de l'ombre portée d'un style vertical pour un temps donné depuis le lever du Soleil (cadran solaire), les périodes de visibilité et d'invisibilité des planètes, etc.

Cet état des lieux fourni aussi quelques règles de calcul ; cela permet de constater que déjà une modélisation numérique est utilisée dans des cas simples. L'essentiel des repérages d'événement astronomique se fera par rapport à des étoiles brillantes connues. Les distances sont données en shu-si "doigts" (1/12 de degré) et en kush (2,5 degré) en spécifiant la direction Nord Sud Est ou Ouest à partir de l'étoile de référence ; celles-ci sont au nombre d'une trentaine et sont connues par des listes références.

 

Ultérieurement les textes les plus nouveaux concernent les éclipses ; des relevés qui s'étagent sur plusieurs siècles contiennent des observations qui croissent en précision : celles des moments du début et de la fin de l'éclipse par rapport soit au lever soit au coucher du Soleil; l'unité utilisée est l'OUSh (= 4 minutes de temps); on peut de nos jours vérifier les données et constater que l'unité est stable; cela suppose donc l'utilisation d'une horloge (à eau ?) étalonnée !

Dans ce texte il y a 18 constellations dans lesquelles nous retrouvons déjà les signes du zodiaque :

Journalier (Bélier),
Les étoiles (Pléiades),
Le taureau du ciel (Taureau),
Le fidèle pasteur d'Anou (Orion),
Le vieil homme (Persée),
Le bâton brisé (l'Aurige),
Les grands jumeaux (Gémeaux),
Le crabe (Cancer),
Le Lion,L'épi d'Orge (Vierge),
La Balance,
Le Scorpion,
Pabilsag (Sagittaire),
Le poisson chèvre (Capricorne),
Le Géant (Verseau),
Les Queues (Poissons),
L'Hirondelle (S-O Poissons),
Announitou (N-E Poissons)

Hérodote, historien grec du Vème siècle av. J.-C. rapporte que gnomons et polos (cadrans solaires) sont des legs babyloniens. Mais les astronomes grecs emprunteront aux Babyloniens plus que ces outils. L'emprunt touche tout ce qui concerne la mesure du temps, que ce soit le procédé numérique de calcul de la durée des jours et des nuits tout au long de l'année ou les évaluations de la période synodique (temps de retour à une même phase) des planètes. On peut aussi mentionner une liste d'éclipses datées et archivées depuis le VIIème siècle qui remonterait donc à l'époque de Nabonassar, liste dont Hipparque aurait eu connaissance et dont il se servit pour préciser sa théorie de la Lune. Certains chercheurs comme G. J. Toomer (dans "Astronomy before the telescope", British Museum Press, Londres, 1996) disent même très clairement que Hipparque n'aurait pu faire tout le travail qu'il a fait si il n'avait pas eu connaissance à la fois des données d'observations et des techniques de calcul des Babyloniens ; il ajoute que les Babyloniens avaient ouvert à Hipparque la voie de la pratique de la prévision chiffrée. Le même Hipparque choisira de faire ses calculs en base 60 ; il utilisera aussi la découpe babylonienne du Ciel le long de l'écliptique en 12*30 OUSh (repère en longitude par le nombre de degrés dans les 12 constellations du Zodiaque) ; de là nous vient l'habitude de découper un cercle en 360 degrés.
 

Des astrologues

L'astrologie est une discipline à la croisée de deux autres : l'une, "scientifique", l'astronomie, et l'autre faisant partie du domaine des croyances, la divination. Mais ceci est tout à fait incongru pour les Mésopotamiens, puisque du fait de la place de la religion dans les mentalités, l'astronomie et l'astrologie sont une même chose.

L'astrologie était principalement basée sur l'étude des phénomènes météorologiques : l'observation des astres (couleur, visibilité, mouvement, position), des éclipses (signe de la colère divine aux temps anciens), mais aussi le vent, les nuages, etc. Comme pour toute pratique divinatoire le phénomène observé prédisait un évènement futur. Les astrologues s'aidaient de nombreux textes comportant des listes de phénomènes avec leurs conséquences pour déduire le message envoyé par les Dieux (la divination étant l'interprétation par les hommes de messages envoyés par ceux-ci). Certaines de ces prédictions pouvant avoir trait à la destinée du royaume, les souverains se tenaient informés de toutes les observations et avaient toujours un groupe d'astrologues autour d'eux. L'astrologie horoscopique s'est développée plus tardivement, quand dans le troisième quart du premier millénaire les astronomes ont découvert le zodiaque et les phénomènes tels que les équinoxes et les solstices nécessaires à l'établissement du thème astral d'un individu au moment de sa naissance.

Tous les présages sont étudiés, et pas seulement les signes venus des astres (on a par exemple retrouvé 4000 tablettes de présages dans la collection du roi Assourbanipal, VII° siècle avant Jésus-Christ). Quand une comète apparaît, on la considère en général comme un présage néfaste pour tout le pays. En -2259, le roi d'Akkad Naram-Sîn meurt au moment où se produit une éclipse de Lune (Sîn): peu à peu, des rois se persuadent que le ciel est là pour leur envoyer des messages. Ils entretiennent qui des savants, qui des prêtres (ce sont souvent les mêmes personnes) chargés d'interpréter les "signes". Le premier horoscope individuel est probablement un texte babylonien (daté de -410).