Etymologie et
signification des noms des éléments chimiques
Actinium
Du grec aktis,
aktinos (aktinoz):
rayon
Elément radioactif ("émetteur de rayons")
découvert en 1899 par A.L. Debierne, collaborateur de P. et M. Curie, un an
après que ceux-ci eurent découvert le radium.
Aluminium
Du latin alumen:
alun
L'aluminium ne fut isolé qu'en
1827 par Wöhler, mais on connaissait depuis l'Antiquité l'alun (sulfate double
d'aluminium et de potassium) dont les cristaux étaient utilisés pour leur
propriété astringente.
Américium
De l'anglais
America
Seaborg baptisa ainsi cet élément, découvert en 1944, par
analogie avec l'Europium dont l'Américium partage de
nombreuses propriétés chimiques (ces éléments appartiennent à la même famille).
Antimoine
Du latin stibium:
stibine
L'origine de ce nom remonte certainement au grec "stimmi"
qui désignait, sous l'Antiquité, un sulfure d'antimoine noir connu maintenant
sous le nom de stibine. Les femmes utilisaient alors ce minerai comme fard à
cils.
C'est Pline l'Ancien qui aurait ainsi baptisé ce minerai du nom latin de
stibiium (à l'origine du symbole Sb). Après un détour par l'arabe "ithmid" ,on
arrive au latin médiévale "antimonium", désignant l'antimoine elle-même, bien
connue des alchimistes de l'époque.
Une légende explique l'origine de ce nom par une succession de décès
survenus au Moyen-âge parmi les moines effectuant des
travaux de recherche sur ce métal (anti-moine...).
Argent
Du latin
argentum et du grec arguros (arguroz
)
Ce métal, connu depuis
l'Antiquité, doit sans doute son nom à sa couleur blanchâtre. Il semblerait en
effet que l'on puisse faire remonter l'étymologie jusqu'à une racine
indo-européenne "arg-" qui traduirait une idée de blanc étincelant.
Argon
Du grec argos
(argoz):
inerte, contraction de anergon: sans énergie
L'argon est un gaz appartenant à
la famille des gaz rares, il est donc chimiquement inerte. Ceci signifie qu'il
ne peut subir aucune transformation chimique.
Arsenic
Du grec arsen
(arshn): le mâle et
nikao (nikaw):
dompter
Si l'arsenic ne fut isolé qu'au
Moyen-âge, deux de ses composés étaient déjà bien connus dès l'Antiquité. Il
s'agissait du réalgar et de l'orpiment, deux sulfures d'arsenic, que les grecs
nommaient arsenikon (qui dompte le mâle) en raison de leur forte toxicité.
Astate
Du grec astatos
(astatoz): instable
Cet halogène fut obtenu pour la première fois en 1940 par
Corson, MacKenzie et Segrè. Cet élément n'existe pas naturellement en raison de
sa très grande instabilité radioactive. La demi-vie de son isotope le plus
"stable" n'excède en effet pas 8 heures et demie.
Azote
Du grec zôê
(zwh): la vie et a-
préfixe privatif
Découvert en 1772 par Rutherford, l'azote fut baptisé par
Lavoisier. Son nom rend compte de son caractère impropre à la vie, par
opposition à l'oxygène, autre composant principal de l'air.
En 1790 Chaptal proposa le nom de Nitrogène, afin de souligner le lien de
parenté avec l'acide nitrique alors appelé nitre (nitrogène: qui engendre le
nitre). Cette appellation est encore utilisée en anglais et est à l'origine du
symbole N.
Baryum
Du grec barus
(baruz): lourd
Isolé en 1808 par Davy, le baryum est le corps pur simple
le plus dense ("lourd") de la famille des alcalino-terreux (densité : 3,75).
Berkelium
De l'université
de Berkeley
Découvert en 1949 par Seaborg, il fut baptisé en hommage à
la célèbre université californienne de Berkeley.
Béryllium
Du latin
beryllus, du grec berullos (bhrulloz):
béryl (pierre précieuse verte)
Le béryllium corps pur simple ne fut isolé qu'en 1828.
L'élément fut cependant découvert dès 1798, sous la forme de son oxyde, par
Vauquelin au cours d'expériences sur le béryl.
Bismuth
De l'allemand
ancien Wissmuth: masse blanche
L'origine de ce nom n'est pas certaine, mais l'explication
la plus souvent retenue est une évolution de l'allemand ancien "Wissmuth"
signifiant "masse blanche". Le bismuth corps pur simple se présente en effet
sous la forme d'un solide cristallisé blanc.
"Wissmuth" s'est par la suite latinisé sous le forme de "bisemuntum", mot que
l'on retrouve en 1530 sous la plume d'Agricola.
Bore
De borax, de
l'arabe "bawraq" du persan "boûraq": brillant
Le bore corps pur simple fut obtenu pour la première fois
et simultanément par Gay-Lussac et Thénard, et Davy, en 1808 à partir de l'acide
borique, lui même préparé à partir de borax.
Le borax se présente sous la forme de cristaux brillants, la plupart du temps
incolore.
Brome
Du grec bromos
(brwmoz): puanteur
Le brome fut découvert en 1826 par A.J. Balard qui, dans
un premier temps, le nomma Muride, avant que l'Académie des sciences n'impose
l'appellation actuelle.
Le dibrome, dans les conditions normales, se présente sous la forme d'un liquide
rougeâtre dont les vapeurs irritantes sont très fortement toxiques. N'essayez
donc pas de constater par vous même sa "puanteur"...
Voir Osmium
Cadmium
Du latin cadmia,
du grec kadmeia (kadmeia):
cadmie
On extrayait, dans l'Antiquité, de la mine de Kadmos près
de Thèbes, un minerai de zinc aujourd'hui appelé cadmie. C'est à partir de ce
minerai que Stromeyer découvrit en 1817 le cadmium.
Césium
Du latin
caesium: bleu ciel
Le césium fut découvert par spectroscopie par Bunsen et
Kirchhoff en 1860. Il fut ainsi nommé pour marquer la présence dans son spectre
d'émission de deux raies bleues.
Calcium
Du latin calx,
calcis: chaux
Le calcium métallique fut isolé en 1808 par Davy, par
électrolyse d'un solution d'eau de chaux.
Californium
De l'anglais
California
Obtenu en 1950 par l'équipe de Seaborg, il s'agit bien
évidemment d'un hommage à la Californie de la part de chercheurs californiens...
Carbone
Du latin carbo,
carbonis: charbon
Le carbone doit son nom au minerai dont il est le
principal constituant.
Cérium
De Céres
(divinité romaine)
Cet élément découvert en 1803 par Berzelius, Hisinger et
Klaproth, fut ainsi baptisé en souvenir de l'astéroïde Céres, découvert le jour
de l'an 1801.
Chlore
Du grec khlôros
(clwroz): vert pâle
Le dichlore, isolé en 1774 par Scheele, se présente sous
la forme d'un gaz
verdâtre.
Chrome
Du grec khrôma
(crwma): couleur
C'est Vauquelin qui découvrit en 1797 cet élément et
décida de le baptiser ainsi pour rappeler les couleurs variées de ses composés.
Voir l'iridium et le vanadium.
Cobalt
De l'allemand
Kobold: lutin
Le cobalt ne fut découvert qu'en 1735 par G.Brandt, mais
un minerai portant le même nom, et dont il fut extrait, était connu depuis fort
longtemps.
Le nom de cobalt dérive de l'allemand Kobold. Ce terme désignait, dans les
légendes des mineurs, des gnomes et autres esprits malins s'en venant la nuit
saboter le travail des mineurs en corrompant le bon minerai.
A cela, deux explications possibles. La première consiste à considérer que le
cobalt n'était, à l'époque, perçu qu'en tant qu'impureté. La deuxième tient
compte du fait que les minerais de cobalt sont généralement riches en nickel,
mais aussi en soufre et en arsenic qui rendent les métaux cassant et sont
responsables d'émanations toxiques.
Voir Nickel
Cuivre
Du grec Kupros
(Kuproz):
Chypre
Le cuivre fut exploité dès l'Antiquité. Un des gisements
les plus célebre et les plus exploités se situait alors sur l'île de Chypre,
Kupros en grec, qui devint cyprium en latin, et donna cuprum pour désigner le
cuivre.
Curium
Synthétisé en 1944 par l'équipe de Seaborg, il fut ainsi baptisé en l'honneur des époux Curie, physiciens et chimistes français.
Dysprosium
Du grec
dusprositos (dusprositoz):
difficile à atteindre
Lecoq de Boisbaudran découvrit cet élément en 1886 en
isolant son oxyde. Il le baptisa ainsi en référence aux difficultés rencontrées
lors de ce travail.
Voir le lanthane et le krypton.
Einsteinium
Détecté par Ghiorso en 1952
après l'explosion de la première bombe H dans le pacifique, sa découverte fut
dédiée en 1955 à Einstein, récemment décédé.
Voir le fermium.
Erbium
De Ytterby:
ville de Suède
Découvert en 1879 par Cleve, son nom évoque la mine
d'Ytterby d'où fut extrait le minerai d'origine.
Voir terbium, ytterbium et
yttrium.
Etain
Du latin
stagnum, du gaullois stannum: étain
La découverte de l'étamage était attribuée par les romains
au gaullois. Le mot stannum est également à l'origine du symbole de l'étain
(Sn).
Europium
Découvert en 1901 par Demarçais,
son nom évoque enfin, après le gallium et le
germanium, un hommage européen
rassembleur.
Voir l'américium.
Fer
Du latin ferrum:
fer
On n'en connait pas plus sur l'étymologie de ce nom...
Fermium
Détecté en 1952
par Ghiorso et Seaborg parmi les résidus de l'explosion de la première bombe H,
il fut dédié en 1955 au physicien italien Enrico Fermi.
Voir l'einsteinium.
Fluor
Du grec fluo
(fluw): fondre, puis du
latin fluor, fluoris: écoulement
Ce nom provient de la fluorine, minerai fluoré, connue dès
le seizième siècle comme fondant métallurgique de grande qualité. C'est Ampère
qui proposa le nom de fluor, alors que le corps pur ne devait être isolé qu'un
an plus tard par Davy.
Francium
Découvert en 1939 par la
française Perey, il s'agit d'un hommage à la France.
Voir Gallium
Gadolinium
Lecoq de Boisbaudran dédia en 1886 la découverte de cet élément au chimiste finnois Gadolin dont les travaux constituèrent le point de départ des recherches sur les terres rares.
Gallium
Du latin gallus:
coq
Le gallium fut découvert en 1875 par Lecoq de Boisbaudran.
Ce dernier baptisa le nouvel élément en latinisant son propre patronyme. Une
seconde interprétation, moins probable, attribue l'origine de ce nom à un élan
patriotique du chimiste (en latin Gallia signifie "la Gaulle" et par extension
"la France").
Voir Germanium, Europium et
Francium
Germanium
Du latin
Germania: Allemagne
Winkler, qui découvrit le Germanium en 1886, choisit ce
nom en hommage à sa patrie et, semble-t-il, surtout par opposition au
Gallium de Lecoq de Boisbaudran.
Un magnifique quiproquo révélateur des sentiments
réciproques que se vouaient alors français et allemands.
Voir Europium
Hafnium
Du latin Hafnia:
Copenhague
Le hafnium fut isolé en 1923 par G. von Hevesy et D.
Coster dans un laboratoire de Copenhague.
Helium
Du grec Helios
(Hlioz): soleil
L'hélium fut découvert simultanément par Janssen et
Lockyer en 1868 par analyse spectroscopique de la lumière du soleil. Le suffixe
-ium est habituellement réservé aux métaux. Lockyer croyait en effet avoir
découvert un métal, mais ne disposait d'aucun élément pour vérifier son
hypothèse, l'hélium n'ayant été isolé sur Terre qu'en 1895.
Holmium
Du latin Holmia:
Stockholm
Cleve, chimiste suédois, dédia en 1879 la découverte de
cet élément à la capitale de son pays.
Hydrogène
Du grec udôr
(udwr): eau et gennein
(gennaw): engendrer
L'hydrogène fut isolé en 1766 par Cavendish mais baptisé
en 1783 par Lavoisier qui venait de mettre en évidence le caractère de corps
composé (oxygène et hydrogène) de l'eau.
Indium
De l'espagnol
indigo, du latin Indium: Inde
L'indium fut découvert en 1863 par Reich et Richter à la
suite de l'analyse spectroscopique d'un échantillon de blende qui leur révéla
deux raies indigo jusqu'alors inconnues.
Iode
Du grec iodes
(iwdhz): violet de ion
(ion): violette
L'iode fut découverte en 1811 par courtois et baptisée en
1813 par Gay-Lussac. Le diiode, corps pur simple, se présente sous la forme d'un
solide cristallisé noir à reflets violets, qui se sublime facilement en donnant
des vapeurs violettes.
Iridium
Du grec iris,
iridos (iridoz):
arc-en-ciel
Tennant nomma ainsi cet élément découvert en 1804 pour
rappeler la variété des couleurs de ses composés.
Voir aussi le chrome et le vanadium.
Krypton
Du grec kruptos
(kruptoz): caché
Cette dénomination choisie par Ramsay et Travers, à la
suite de leur découverte, rappelle la rareté de ce gaz.
Voir aussi le dysprosium et le
lanthane.
Lanthane
Du grec
lanthanao (lanqanw):
être caché
Le nom de cet élément découvert en 1839 par Mosander
évoque lui aussi les difficultés rencontrées lors de son extraction.
Voir aussi le dysprosium et le
krypton.
Lawrencium
Découvert en 1961 par l'équipe de Ghiorso, il est dédié au physicien américain Lawrence, inventeur du cyclotron.
Lithium
Du grec lithos
(liqoz): pierre
Le lithium fut découvert en 1817 par Arfvedson dans un
minerai nommé pétalite. C'est Berzelius qui baptisa l'élément de manière à
rappeler qu'il fut découvert au sein du règne minéral, tandis que les autre
alcalins connus à l'époque (le sodium et le
potassium) l'avait été au sein du règne végétal.
Lutétium
Du latin
Lutetia: Lutèce (Paris)
Il s'agit vraissemblablement d'un hommage à Paris de la
part du français G.Urbain qui découvrit l'élément en 1907.
Magnésium
De Magnesia:
acienne cité grecque
On trouve deux étymologies qu'il ne m'a pas été possible
de départager.
D'après la première, on exploitait dans l'Antiquité, dans la région de la ville
de Magnesia, un important gisement de talc (minerai contenant l'élément
magnésium).
D'après la deuxième étymologie, le magnésium tire son nom de la magnésie, qui
vient du latin médiéval "magnesia", terme qui dérive de "magnes lapis" qui vient
lui même du grec "magnes lithos": pierre d'aimant. Ceci à cause d'une
ressemblance entre la magnésie noire et les aimants naturels que l'on trouvait
en grand nombre dans les environs de Magnesia.
Voir le manganèse.
Manganèse
On connaissait depuis
l'Antiquité un oxyde de manganèse nommé magnésie
noire (nigra magnesia), nom qui, après altération, devint en Italie "Manganese".
Le suédois Gahn, qui isola le manganèse métallique en 1774, donna au nouvel
élément le nom de son minerai d'origine.
Voir le magnésium.
Mendelevium
Le mendelevium, en hommage à Mendeleev (père de la classification périodique), fut obtenu en 1955 par Seaborg et son équipe.
Mercure
Quiconque a déjà eu l'occasion
de casser un thermomètre au mercure, connait l'extraordinaire mobilité de ce
métal liquide, qui rappela aux anciens le dieu des marchands et dieu messager,
Mercure, dont les pieds sont ailés. Pour remonter
encore plus loins, il semblerait que le dieu doive son nom au latin mercis:
marchandise.
Le symbole Hg est associé à l'appellation latine hydrargyrum, du grec
hydrarguros (udrarguroz)
de udor: l'eau et arguros: l'argent, qui signifie
donc argent liquide. Le mercure se présente en effet sous la forme d'un métal
argenté à l'état liquide.
Molybdène
Du grec molubdos
(molubdoz): plomb
S'il est certain que le nom de cet élément, découvert en
1778 par Scheele, provient du grec molubdos (plomb), la raison en est moins
évidente.
Une première interprétation consiste à comparer la trace laissée sur un papier
par une mine de plomb et la molybdénite (minerai autrefois appelé molybdène).
D'après la seconde interprétation, molubdos donna tout d'abord molubdaina en
grec, puis molybdaena en latin, terme désignant toute une famille de minerais
riches en plomb, parmi lesquels la molybdénite, minerai essentiellement
constitué de sulfure de molybdène.
Néodyme
Du grec neos
(neoz): nouveau et
didymos (didumoz):
jumeau
L'histoire du néodyme est intimement liée à celle du
praséodyme.
Tout commença par la découverte,
en 1839 par Mosander, de ce qu'il croyait être un nouvel élément qu'il baptisa
didyme. Ce nom est sensé rappeler l'extraordinaire similarité des propriétés de
ce nouvel élément avec celles du lanthane.
C'est en 1885 que l'autrichien Auer montra que ce nouvel élément n'en était pas
un mais que l'oxyde de didyme était en fait un oxyde de deux nouveaux éléments
dont l'un fut appelé néodidyme (nouveau didyme) puis néodyme.
Néon
Du grec neos
(neoz): nouveau
Ramsay et Travers ne firent guère preuve d'imagination en
baptisant néon le nouveau gaz qu'ils venaient de
découvrir.
Neptunium
Ce nouvel élément fut produit artificiellement en 1940 par Mc Millan et Abelson, et ainsi nommé car il s'agit du premier des transuraniens. Il succède en effet, dans la classification périodique, à l'uranium, de même que la planète Neptune est celle qui suit immédiatement Uranus.
Nickel
Le nickel fut isolé en 1751 par
Cronstedt. Anciennement, Nickel avait en allemand la même signification que
Kobold, et désignait un lutin, un gnome (ce mot persiste en allemand moderne
sous la forme de Nickelmann). Ces Kobold et autres Nickel, d'après les légendes
des mineurs, étaient censés hanter les mines la nuit et corrompre le bon
minerai.
On appelait alors Kupfernickel (Kupfer: cuivre) un minerai dont la couleur verte
rappelait fortement celle de certains composés du cuivre, métal recherché, et
qui était en fait un minerai de Nickel, métal alors inconnu
Voir Cobalt
Niobium
De Niobé, fille
de Tantale
C'est en 1844 que Rose publia ses travaux prouvant que
l'élément découvert en 1802 par Hatchett était bel et bien nouveau, et n'était
pas du tantale contrairement à ce qu'affirmaient jusque là de nombreux
chimistes. Pour marquer cette forte ressemblance il faut baptisé en référence à
Niobé, fille de Tantale dans la mythologie grecque.
Nobelium
Ainsi nommé en hommage à Nobel (industriel suédois) . Un nom consensuel pour un élément dont la paternité est réclamée à la fois par deux laboratoires, l'un russe, l'autre américain.
Or
Du latin aurum:
or
Connu depuis des millénaires, son nom et son symbole
actuels proviennent de son nom latin.
Osmium
Du grec osmê
(osmh):
odeur
L'osmium fut découvert en 1804 par Tennant, sous la forme
d'un oxyde caractérisé par ue forte odeur de légume pourri.
Voir Brome
Oxygène
Du grec oxus
(oxuz): acide et gennao
(gennaw): engendrer
Découvert en 1774 par Priestley. C'est Lavoisier qui
montra l'année suivante que ce gaz (dioxygène) était bien un corps simple et
nomma l'élément oxygène. Il supposait alors, hypothèse erronée, que tous les
acides contiennent de l'oxygène.
Palladium
De la déesse
grecque Pallas
Le palladium, découvert en 1803 par Wollaston, fut dédié à
l'astéroide Pallas, découvert un an plus tôt et lui même dédié à la déesse de la
sagesse.
Phosphore
Du grec phos
(fwz): lumière et
phoros (foroz):
porteur
C'est en 1669 que l'alchimiste Brand réussit à obtenir une
nouvelle substance, blanche, et qui avait la propriété de briller dans le noir.
C'est cette caractéristique qui inspira à Kunkel le nom de ce nouvel élément
("porteur de lumière").
Platine
De l'espagnol
Plata: argent
Il semblerait que ce métal ait été d'abord découvert par
les indiens d'Amérique du sud. Ce sont les conquérants espagnols qui le
nommèrent platina, diminutif de plata (argent). C'est sans doute son aspect qui
lui valut cette comparaison avec l'argent.
L'usage du diminutif semble provenir du faible intérêt porté à l'époque par les
colons espagnols pour ce nouveau métal, pourtant précieux.
Une autre interprétation lie l'usage du diminutif à la rareté du platine.
Plomb
Du latin
plumbum: plomb
Les noms et symboles actuels du plomb proviennent
directement de son nom latin.
Plutonium
Synthétisé en 1940 par l'équipe de Seaborg, le plutonium suit dans la classification périodique le Neptunium, de même que la planète Pluton suit immédiatement Neptune.
Polonium
Ce sont les époux Curie qui découvrirent le polonium en 1898 et le baptisèrent ainsi en hommage à la Pologne, patrie de Marie Curie.
Potassium
De l'allemand
Pottasche: potasse
Le potassium fut obtenu en 1807 par Davy, à partir de la
potasse qui lui donna son nom.
La potasse était alors obtenue par traitement des cendres (Asche) de végétaux.
Celles-ci trempaient tout d'abord dans de l'eau, puis cette eau était filtrée et
recueillie dans des pots (Pott) où elle était évaporée. Le résidu restant
constituait la "potasse".
Le symbole provient quant à lui de l'allemand Kalium, qui lui-même provient de
l'arabe al-quilyi qui désigne une plante dont les cendres servaient à la
préparation de la potasse.
Voir Sodium et Lithium
Praséodyme
Du grec prasinos
(prasinoz):
d'une couleur verte de poireau
En 1885, Auer montra que le didyme, alors considéré comme
un élément, en renfermait en fait deux. L'un d'eux fut nommé praséodidyme puis
praséodyme en raison de la couleur verte des sels de son nitrate.
Voir Néodyme
Prométhium
Découvert en 1948 par Marinsky, Glendenin et Coryell dans les produits de fission de l'uranium, il porte le nom de Prométhé, héros de la mythologie grecque qui vola aux dieux le feu afin de l'offrir à l'humanité.
Protactinium
Du grec protos
(prwtoz): premier
Découvert en 1917 par Hahn, Meitner, Soddy et Cranston, il
doit son nom au fait qu'il précède
l'actinium par désintégration
radioactive.
Voir Actinium
Radium
Du latin radius
: rayon
Découvert en 1898 par P. et M. Curie, il doit son nom à sa
très forte radioactivité.
Voir Actinium
Radon
Le radon est un gaz produit par désintégration radioactive du radium.
Rhénium
Du latin
Rhenius: Rhin
Découvert en 1923 par I. et W. Noddack, il porte ce nom en
hommage au Rhin, sans doute du fait de l'origine rhénane du minerai où il fut
découvert, ou peut-être de celle des découvreurs.
Rhodium
Du grec rhodon
(rodon): rose
Le rhodium doit son nom à la couleur rose d'un grand
nombre de ses composés.
Rubidium
Du latin
rubidus: rouge foncé
En 1861, Kirchhoff et Bunsen découvrirent par
spectrométrie un nouvel élément caractérisé par des raies d'émission de couleur
rouge foncé. Ils le baptisèrent donc en référence à cette propriété spectrale.
Ruthénium
Du latin
Ruthenia: Russie
Le ruthénium fut ainsi baptisé en 1844 par le russe Klaus,
en hommage à son pays.
Samarium
Le samarium fut découvert en 1878 par Delafontaine dans le minerai appelé samarskite. Ce dernier est ainsi nommé en hommage au chimiste russe Samarski.
Scandium
Le scandium fut découvert en 1879, et baptisé par le suédois Nilson en hommage à sa terre natale de Scandinavie.
Sélénium
Du grec selene
(selhnh): la Lune
Confondu dans un premier temps
avec le tellure, le sélénium fut finalement identifié
comme étant un nouvel élément en 1818 par Berzélius. Il fut ainsi baptisé en
raison de sa grande ressemblance avec le tellure.
Silicium
Du latin silex:
caillou
Le silicium fut isolé en 1823 par Berzélius. Il doit son
nom à son principal composé, la silice. La silice est le minerai dont est
principalement constitué le sable (quartz), et ce mot provient du latin silex,
signifiant "caillou".
Sodium
De l'arabe
souwad: salsola
Le sodium fut découvert en 1807 par Davy. Son nom vient de
la soude, composé à partir duquel il fut préparé.
Longtemps la soude désigna une plante, la salsola soda, riche en carbonate de
sodium, et dont les cendres servaient, par lixiviation, à la fabrication de la
soude.
Le symbole Na est associé au nom allemand du sodium, Natrium. Ce nom descend du
latin et de l'arabe natron, qui désigne les cristaux naturels de carbonate de
soude que les anciens égyptiens recueillaient sur les rives des Lacs Amers
(égalements appelés Lac Natron).
Voir Potassium et Lithium
Soufre
Du latin sulfur:
soufre
Le soufre est connu depuis l'antiquité et son nom descend
du latin sulfur. Il semble que l'on puisse faire remonter l'étymologie à une
racine indo-européenne, "suelf" ou "swel", signifiant "brûler sous forme de feu
qui couve"...
Strontium
Le strontium fut isolé et baptisé par Davy en 1808. Son nom évoque son minerai d'origine, la strontianite, lui même originaire de Strontian en Ecosse.
Tantale
Le tantale fut mis en évidence et baptisé par Ekeberg en 1802. Celui-ci justifia ce nom surprenant par le fait que les solutions acides refluent (???) devant le pentaoxyde de ditantale, de même que la nourriture et la boisson refluaient devant la bouche de Tantale lors de son châtiment (mythologie grecque).
Technétium
Du grec
technetos (tecnhtoz):
artificiel
Le technetium fut, en 1937, le premier élément créé
artificiellement, car inexistant sur Terre. Ce fut l'oeuvre de Segré et Perrier.
Tellure
Du latin tellus:
la Terre
Isolé par Klaproth en 1798, cet élément est dédié à notre
planète Terre.
Voir le selenium.
Terbium
Le terbium fut identifié par
Mosander en 1843, en même temps que l'yttrium et l'erbium. Le nom de cet élément
rappelle la ville suédoise d'Ytterby où se situe la
mine d'où fut extrait le minerai à l'origine de la découverte.
Voir aussi l'erbium, l'ytterbium
et l'yttrium.
Thallium
Du grec Thallos
(qalloz): branche,
rejeton
Le nom de thallium est censé rappeler la couleur verte
d'une de ses raies spectrales, raie dont la découverte par Crookes en 1861
permit l'identification de ce nouvel élément.
Thorium
Le suédois Berzelius baptisa cet élément découvert en 1829 en référence au dieu scandinave Thor.
Thulium
Cet élément découvert en 1879 par le suédois Cleve porte un nom évoquant la terre mythique de Thulé, limite septentrionale du monde connu sous l'Antiquité. On pense aujourd'hui qu'il pouvait s'agir de l'Islande, d'une des iles Shetland, voire d'une partie de la Scandinavie.
Titane
Gregor découvrit le titane en
1791, mais ce fut vraissemblablement Klaproth qui le baptisa en référence aux
titans de la mythologie grecque.
Selon une seconde interprétation, ce nom proviendrait du grec
titanos signifiant "marne", le titane étant
abondant dans les terres argileuses.
Tungstène
Du suédois
tungsten: pierre lourde
Le tungstène fut découvert en 1781 par les suédois Scheele
et Bergman. Il porte le même nom qu'un de ses minerais dont la masse volumique
est particulièrement élevée.
Le symbole W est lié
au nom allemand de "Wolfram".
Uranium
Découvert en 1789 par Klaproth, son nom évoque la planète Uranus, découverte 8 ans plus tôt.
Vanadium
De la déesse
scandinave Vanadis
Cet élément, découvert en 1830 par le suédois Sefström,
est dédié à la divinité scandinave de la beauté. Ce nom fait certainement
référence aux composés colorés du vanadium.
Voir Chrome et Iridium
Xénon
Du grec xenos
(xenoz): étranger
Découvert par Travers, en même temps que le krypton et le néon, son nom fait
sans doute référence à sa rareté.
Ytterbium
Voir Erbium, Terbium et Yttrium
Yttrium
Voir Erbium, Terbium et Ytterbium
Zinc
De l'allemand
zink: fourchon
Il semblerait que ce nom vienne de la forme donnée au
métal à la sortie des fourneaux.
Zirconium
Ainsi nommé en
référence au zircon, pierre précieuse dont le
principal composant est le silicate de zirconium.