Le cabinet de Physique de Sigaud de Lafond

Sur l'un des angles d'une table triangulaire ABC, dont les côtés auront 28 à 30 pouces de longueur, s'élève un montant BD, sur la hauteur duquel on établit une roue R qui peut se mouvoir de bas en haut dans une coulisse, et qu'on fixe à une hauteur convenable par deux vis de pression. Cette roue est embrassée par une corde qui se croise derrière et au bas du montant sur une poulie E à double gorge. Afin que cette corde ne s'embarrasse pas. Elle passe de-là sur deux poulies de renvoi placées obliquement de chaque côté du montant BD, & au-dessous de la poulie E, d'où elle revient par deux ouvertures c,d,, raser et à deux pouces ou environ, la surface de la table pour embrasser deux grosses poulies sur lesquelles elles se croise. Ces deux poulies mobiles sur de longs pivots qui leur servent d'axe, sont fixées aux angles A & C de la table. Il convient même de creuser plusieurs gorges sur l'épaisseur de ces poulies, et de connaître les rapports entre les diamètres de ces gorges. Il faut avoir soin de marquer le centre de ces poulies pour le faire coïncider avec celui de différentes pièces qui se montent dessus. 

AB est un portant de deux pieds de longueur, sur les deux extrémités duquel s'élèvent deux petits mentonnets, de deux pouces de hauteur, traversés par un fil de métal a, b , qu'on y retient, & qui est tendu par une vis b. Sur la longueur de ce fils sont enfilées deux billes d'Ivoire, de 15 à 18 lignes de diamètre et de même poids. Il faut avoir soin que ce fil soit bien dressé & que les billes puissent glisser librement sur la longueur. La tablette de ce montant doit être blanchie et divisée de part et d'autre, depuis son milieu, jusqu'à ses extrémités en un certain nombre de parties égales, supposons en pouces. Le portant AB (Pl.XI,fig.4.) est tout à fait semblable au précédent, avec cette seule différence que les billes sont différentes en masse et d'une quantité connue. J'ai coutume de les prendre dans le rapport de un à deux.

Sur le milieu du portant AB (Pl.Xi,fig.5.) on voit un vaisseau C solidement établi : il est ouvert par le haut et sur deux points de ses côtés. On adapte à ces dernières ouvertures et on mastiquent solidement les deux tubes de verre renflés vers leurs extrémités E & G, ces deux cubes posés dans une situation inclinée, sont encore retenus par deux anneaux à ressort abc, qui embrassent les boules E & G. Ces ressorts sont attachés à vis en c sur les mentonnets du portant. Sur le portant AB (Pl.XI,fig.6.) on a assemblée deux plans de bois inclinés à l'horizon, & sur chacun desquels on a creusé deus rainures pour recevoir quatretubes cylindriques de verre, retenu vers le milieu de ce portant par un morceau de bois, dans l'épaisseur duquel ils sont logés. Les deux tubes cd,ef sont remplis d'eau & renferment l'un une petite balle ou un cylindre de cuivre, l'autre une petite boule de liège. Les deux autres gh & ik sont remplis chacun de deux liqueurs de différentes densités ; l'un contient de l'eau & de l'huile de térébenthine, l'autre de l'huile de tartre et de l'esprit-de-vin coloré. Les rainures qui reçoivent ces tubes doivent être d'une couleur un peu tranchante, pour qu'on puisse distinguer aisément ces liqueurs

1° On monte le portant AB (fig.3.) sur l'une des poulies, supposons F, de la machine décrite, de manière que le centre de ce portant réponde exactement au centre de la poulie. On éloigne également les billes C et D du centre de la rotation, & on tend suffisamment la corde pour que son mouvement puisse entraîner celui de la poulie et du portant. Lorsque la roue est en mouvement, on observe que les billes acquièrent, par leur rotation, une force centrifuge qui les éloigne du centre de leur mouvement,les fait glisser sur la longueur du fil de métal qui leur sert de rayon vecteur, qu'elles vont frapper les extrémités correspondantes du portant AB.