Pyromètre à cadran (Tome 2 page 205 ) Planche XVI
TROISIEME APPAREIL
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Sur une caisse A ( Pl.XVI, fig.1.) s'élèvent deux piliers B & C, entre lesquels glisse & est contenue une lampe à l'esprit-de-vin, dont les quatre mèches allumées doivent échauffer une tige de métal ab, fixée par une cheville q qui la traverse dans la tête du pilier C,& passent à travers celle du pilier B, qu'elle excède de quelques lignes. Cette extrémité s'appuie contre le bout d'une vis c, qui traverse un mentonnet qui s'élève à angle droit sur l'extrémité d d'un levier angulaire d e f, mobile en e sur un pivot.
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L'extrémité f de ce lévier s'articule & mène le plus court bras d'un second levier angulaire g h i , mobile en h, sur son pivot. L'extrémité de la longue branche de ce dernier est terminée par un rateau K, qui s'engrène avec le pignon l de la tige lm, terminée par une roue dentée n, qui fait mouvoir le pignon de la tige qui porte l'aiguille op . Celle-ci se meut sur la circonférence d'un cadran d'émail, que nous avons représenté à jour, pour qu'on pût voir l'intérieur de la machine. Ce cadran est divisé en soixante parties égales, qui, dans la disposition de la machine, expriment 1/590 de ligne dans l'alongement de la tige de métal ab. Sur le même axe, qui porte le pignon de la roue n, est fixée une poulie q, faisant fonction de treuil, sur lequel s'enveloppe une soie r f , à l'extrémité de laquelle est attaché un petit poids t qui monte ou qui descend lorsque la machine est en mouvement.
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Au pied du pivot sur lequel roule le lévier g h i est adapté un ressort , qu'on ne peut voir ici, & qui fait l'office de repoussoir. il sert à ramener le rateau en sens contraire du mouvement que lui communique l'alongement de la tige a b .
On voit en v la tête d'une vis qui traverse le coq dans lequel roule le pivot du second lévier g h i ,& qui vient s'appuyer contre le plus court bras de ce lévier. Cette vis sert à rappeler l'aiguille o p au n°.60 de la graduation du cadran, lorsqu'elle s'en est éloignée, après que la tige a b est mise en place. La vis c qui s'appuie contre cette tige peut elle-même servir, jusqu'à un certain point, au même usage.
Cet
instruments que j'ai imaginé en 1781 a plu d'un avantage sur les anciens
pyromètres dont on s'est servi jusqu'à présent,
1° le cadran étant vertical, on peut voir l'effet de la machine à une
très-grande distance ; ce qui devient important dans les Cours de Physique où la
multitude d'auditeurs ne permet pas à tous d'être à portée des instruments dont
on fait usage.
2° . Les léviers n'étant plus renfermés dans une cage , tout le monde peut voir
plus facilement le mouvement de la machine.
3° . La tige a b n'étant plus montée à vis à l'extrémité du lévier
qu'elle doit pousser dans son alongement, & les vis c & v
pouvant faire varier la situation des léviers, on peut disposer l'aiguille de
façon qu'elle réponde, au commencement de l'expérience, au premier degré de la
division du cadran. On évite en outre un frottement qu'on ne pourroit éviter
dans le premier mobile de l'instrument, construit selon l'ancienne méthode.
4° . Enfin, à l'aide du petit poids t les ailes du pignon de l'aiguille
sont toujours pressées entre les dents de la roue n , & on évite par-là
le trop de jeu qui se trouvoit nécessairement dans l'engrenage du pignon & du
rateau dans les anciens pyromètres, & conséquemment il se trouve ici moins de
tems perdu ; ce qui est un des plus précieux avantages d'une machine de cette
espèces. Nous ne dirons rien de la forme et de l'élégance de cet instrument ; on
voit au premier coup-d'oeil qu'il l'emporte de beaucoup sur celles des anciens
instrumens.
USAGE de cet Appareil.
L'usage de cet appareil est naturellement indiqué par la description que nous venons d'en donner. La lampe étant préparée, les mêches imbibées d'esprit-de-vin, on dispose au-dessus la tige de métal dont on veut éprouver la dilatation ; & après avoir conduit, s'il en est besoin, l'aiguille au premier degré de la graduation du cadran, à l'aide des vis c et v , on allume les mêches. A peine la chaleur se fait-elle sentir à la tige a b, qu'elle se dilate & elle s'alonge. En s'alongeant elle pousse devant elle la vis c , et conséquemment elle fait se mouvoir circulairement le premier lévier angulaire d e f . Le mouvement de celui-ci entraîne nécessairement celui du second g h l ; le rateau, qui se meut en même tems, fait tourner le pignon l, & conséquemment la roue n. Celle-ci produit le même effet sur le pignon de l'aiguille, & on voit cette dernière parcourir tous les degrés du cadran. | ![]() |
Le mouvement de cette aiguille n'est jamais uniforme, & on en conçoit facilement
la raison. Quelque pur que soit le métal de la tige a b , il n'est jamais
parfaitement homogène. De-là nombre de parties qui résistent plus les unes que
les autres à leur dilatation ; de-là l'irrégularité du mouvement de la machine.
Lorsqu'on a soumis une tige à cette épreuve,& qu'on l'a laissée se dilater
autant que l'on l'a jugé à propos, on éteint les mêches, alors la tige se
refroidit, & reprend, en se refroidissant, ses premières dimensions. Elle se
raccourcit donc : aussi voit-on l'aiguille o p
rétrograder & retourner sur ses pas. Elle y est encore déterminé par le
resssort dont nous avons parlé précédemment, & qui fait, comme nous l'avons dit,
office de repoussoir.
Cet instrument doit être muni de tiges faites de différens métaux. On les renferme dans un tiroir, qui fait partie de la caisse A, & avec elles une espèce de machine portant une douille carrée, dans laquelle on fait entrer le bout E de la tige, lorsqu'elle est chaude, & qu'on y arrête par le moyen d'une vis de pression qui traverse cette douille.
De tous les métaux que nous avons soumis à cette épreuve, nous avons toujours trouvé le fer plus dilatable.
Il s'agit là d'un appareil très élaboré pour lequel Sigaud de la Fond a atteint les trois objectifs qu'il s'était fixé : - Un instrument dont les astuces mécaniques permettent des mesures précises -Un instrument très pédagogique permettant de montrer à un vaste public des effets minimes - Un instruments dont l'esthétique est parfaite
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1° le cadran étant vertical, on peut voir l'effet de la machine à une
très-grande distance ; ce qui devient important dans les Cours de Physique
où la multitude d'auditeurs ne permet pas à tous d'être à portée des
instruments dont on fait usage. 2° . Les léviers n'étant plus renfermés dans une cage , tout le monde peut voir plus facilement le mouvement de la machine. |
Voir une vidéo illustrant le fonctionnement de
l'appareil.
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